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Le coronavirus va continue de tuer, le déconfinement avance avec prudence


Actualité publiée le 05/05/20 10:37

Différentes offres de protections dont des masques sont présentées dans une pharmacie à Berlin le 5 mai 2020 (AFP/Tobias Schwarz)

Le déconfinement s'est accéléré mardi dans plusieurs pays pour tenter de relancer des économies paralysées par le coronavirus, qui a déjà fait plus de 250.000 morts et poursuit sa progression notamment en Russie, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Signal fort, la Bavière, l'un des Etats régionaux les plus peuplés et l'un des plus prospères d'Allemagne, a annoncé mardi la réouverture de ses restaurants à partir du 25 mai, en dépit des consignes de prudence de Berlin.

L'Autriche voisine s'est de son côté dite confortée dans sa volonté d'en faire de même dès le 15 mai après une première étape de déconfinement "très bien gérée", sans rebond de la pandémie.

Mais la pandémie née fin 2019 en Chine et qui a contraint plus de la moitié de l'humanité à se confiner est loin d'être jugulée et elle ne le sera qu'avec la découverte d'un vaccin ou d'un remède, insiste l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

- 30.000 morts au Royaume-Uni -

Aux Etats-Unis, où le nombre de morts est tombé à son plus bas niveau quotidien depuis un mois (1.015), les autorités tablent sur une nouvelle flambée qui se traduira par 3.000 décès par jour, selon un document dévoilé par la presse.

Près de 70.000 personnes ont déjà succombé dans ce pays, le plus touché au monde, mais où de nombreux Etats on entrepris de se déconfiner. La Californie, cinquième économie mondiale, va commencer à assouplir certaines mesures à la fin de la semaine.

"C'est excitant de voir notre pays qui commence à rouvrir!", a tweeté le président américain Donald Trump, avant la visite mardi d'une usine de masques en Arizona.

Le Royaume-Uni, où le Premier ministre Boris Johnson devait présenter dimanche un plan de déconfinement progressif, est devenu mardi le premier pays en Europe à franchir la marque des 30.000 morts, et le deuxième le plus touché dans le monde.


Un usager du métro moscovite le 5 mai 2020 (AFP/Alexander NEMENOV)

Et la Russie, qui se prépare à une levée progressive du confinement à partir du 12 mai, assiste de son côté à une accélération de la pandémie, avec pour le troisième jour d'affilée dix mille nouveaux malades recensés.

Parmi les personnes atteintes, le Premier ministre Mikhaïl Michoustine.

Le bilan officiel des décès attribués au Covid-19 est de 1.451 morts, soit un taux de mortalité très faible par rapport à ce qui a été enregistré en Italie, en Espagne ou aux Etats-Unis.

Les autorités russes affirment que cela est dû à la fermeture rapide des frontières, au grand nombre de tests effectués et à un suivi des infections, mais des voix critiques mettent en doute ces chiffres, soupçonnant notamment que de nombreux décès ne soient pas comptabilisés car attribués à d'autres pathologies.

- La BCE dans le collimateur -

Partout, la pression est forte pour relancer l'activité face à une récession mondiale et à une flambée du chômage sans précédent depuis 1945.


Le monde face au coronavirus (AFP/Simon MALFATTO)

"Aucun pays n'est immune par rapport au Covid-19. Qu'il s'agisse de pays en développement ou développés, tous sont frappés durement par le virus", a résumé le président de l'Office indonésien des statistiques, Suhariyanto.

En Europe, les 27 tentent de trouver un terrain d'entente pour créer un fonds de relance exceptionnel. Celui-ci sera "gigantesque", avec une fourchette de "1.000 à 2.000 milliards d'euros", a estimé le commissaire européen Thierry Breton.

Mais la justice allemande a jeté mardi une ombre sur le programme massif de soutien monétaire mis en oeuvre depuis 2015 par la Banque centrale européenne (BCE).

Dans un arrêt retentissant, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe l'a sommée de justifier "dans les trois mois" ses rachats de dette publique, menaçant la puissante Bundesbank de ne plus pouvoir y participer.

Cette décision "place la BCE sous une menace constante" au moment où elle déploie des moyens inédits face au coronavirus, relève Henrik Enderlein, de l'institut Hertie School.

- "Prier très fort" -

Dans les pays les plus pauvres, les habitants sont le plus souvent livrés à eux-mêmes. Comme Augustine, vivant dans la partie anglophone d'un Cameroun en proie à un conflit séparatiste. En cas de maladie, il ne lui restera qu'à "prier très fort", résume ce travailleur social d'une trentaine d'années.

En République démocratique du Congo, le gouvernement s'est alarmé d'un risque de "propagation à grande échelle" de l'épidémie après le recensement d'une centaine de cas dans une prison militaire de Kinshasa.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a levé 7,4 milliards d'euros pour doper la recherche vaccinale, lors d'un téléthon planétaire snobé lundi par les Etats-Unis.

Sans vaccin, un rebond épidémique est quasiment inévitable une fois le confinement levé, selon l'OMS.

Même dans un pays comme l'Allemagne, salué pour sa gestion de la pandémie, il faut s'attendre "à coup sûr" à une deuxième, voire à une troisième vague de contamination, a prévenu l'Institut Robert Koch, en charge du dossier.

- Macron masqué -


Le président français Emmanuel Macron en visite à l'école primaire Pierre de Ronsard, à Poissy, dans la banlieue parisienne, le 5 mai 2020 (POOL/AFP/Ian LANGSDON)

En France, où une rentrée scolaire très controversée est prévue à partir du 11 mai, le président Emmanuel Macron est apparu pour la première fois portant un masque, en tissu noir, lors de la visite d'une école de banlieue parisienne accueillant des enfants de soignants.

"Vous avez des inquiétudes, des choses qui vous font peur ?" a lancé le chef d'Etat. "Attraper le Covid-19", lui a répondu un enfant.

De nombreux pays ont déjà commencé à alléger les restrictions, dont l'Italie lundi, ou encore le Portugal, la Serbie, la Belgique, la Turquie, Israël, le Nigeria et le Liban.


Des habitants de Tunis font leurs emplettes dans un marché de la ville, le 4 mai 2020 (AFP/FETHI BELAID)

Au Maghreb, Tunis et Alger ont également engagé un assouplissement mais s'inquiètent des écarts de leurs populations en matière d'hygiène et de distanciation physique.

L'Inde s'apprête pour sa part à lancer jeudi une gigantesque opération de rapatriement de ses innombrables ressortissants bloqués à l'étranger, notamment dans le Golfe.

"Je suis sans-abri depuis que j'ai perdu mon emploi en mars, s'il-vous-plaît emmenez-moi en Inde ou ailleurs, sinon je vais avoir de gros problèmes ici à Dubaï", a tweeté un internaute indien.

burx-phs/sg

© 2020 AFP

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