Le cours de l'or atteint un nouveau sommet historique en passant la barre des 100000 euros

Ces dernières semaines, l’or n’en finit plus de battre des records et atteint pour la première fois de son histoire, le montant symbolique de 100000 euros au kilo. Le métal précieux profite notamment des tensions géopolitiques, de la faiblesse des devises majeures, et d’une demande mondiale toujours soutenue. Selon les derniers chiffres du marché spot, le prix de l’or a grimpé de 38 % depuis le début de l’année 2025, pour atteindre 3676 dollars l’once le 9 septembre 15 heures soit environ 100 448 euros le kilo.

Cette hausse s’explique en grande partie par le recul du dollar américain. L’indice DXY, qui mesure la valeur du dollar face à plusieurs autres devises, a chuté de 10 % en un an. Cette dépréciation est liée à la montée du taux de chômage aux États-Unis, passé à 4,3 % en août, ainsi qu’à plusieurs indicateurs économiques décevants. Face à ces données, les marchés anticipent désormais une baisse des taux d’intérêt par la Fed avant la fin de l’année. Selon l’outil FedWatch du CME Group, la probabilité d’une baisse en décembre dépasse les 85 %.

Par ailleurs, les taux réels, ajustés de l’inflation, sont également en baisse, ce qui renforce l’attrait de l’or. Bien qu’il ne génère pas de rendement direct, l’or demeure un actif refuge particulièrement recherché en période d’incertitude.

De plus, le contexte international reste tendu avec la guerre en Ukraine, les tensions persistantes au Moyen-Orient, l’instabilité politique dans des pays clés de ce domaine comme le Brésil ou la Turquie, ainsi que l’escalade des tensions diplomatiques entre les États-Unis et la Chine, ce qui renforce le rôle traditionnel de l’or en tant que valeur refuge.

En outre, les banques centrales ont acquis 166 tonnes d’or au deuxième trimestre 2025 d’après le dernier rapport du World Gold Council. Ce chiffre, bien qu’en légère baisse par rapport au premier trimestre, reste bien supérieur à la moyenne des dix dernières années. Parmi les principaux acheteurs figurent la Pologne avec un total de 19 tonnes, l’Azerbaïdjan avec un total de 16 tonnes et la Turquie avec une quantité totale de 11 tonnes.

A cela s’ajoute la demande en provenance des investisseurs particuliers qui montrent de nouveau un intérêt marqué pour les ETF aurifères. Le SPDR Gold Shares, le plus connu, a ainsi vu son cours augmenter de 7 % au cours des trois derniers mois. Par ailleurs, les ventes de pièces d’or et lingots s’accélèrent, notamment en Asie et en Europe. En France, ce marché a connu une augmentation notable, avec une hausse des ventes de 30 % entre 2024 et 2025 sur la boutique de vente en ligne d’or Abacor.fr par exemple.

Plusieurs analystes envisagent une progression du prix de l’or pouvant atteindre 3 800  voire 4 000 dollars l’once d’ici la fin 2025, en fonction de l’évolution des facteurs macroéconomiques et géopolitiques. Une baisse des taux directeurs aux États-Unis renforcerait encore l’attractivité de l’or comme valeur refuge. Parallèlement, une détérioration prolongée des tensions géopolitiques continuerait d’alimenter la demande pour ce métal précieux. Le recul durable du dollar américain jouerait également en faveur de la hausse des cours, tout comme le maintien des achats d’or par les institutions, notamment les banques centrales et les fonds d’investissement.

Toutefois, cette tendance pourrait être freinée par une reprise économique plus robuste que prévu, susceptible de détourner les investisseurs de l’or. De même, une politique monétaire plus stricte de la part des banques centrales, avec une remontée des taux d’intérêt, pourrait limiter cette progression. Enfin, une baisse de la demande physique en Asie, en cas de ralentissement économique dans la région, représenterait un obstacle supplémentaire.