abcbourse.com

Le gouvernement suspend la baisse des prix du paracétamol pour relocaliser en France


Actualité publiée le 21/11/24 18:04

Une exception pour le paracétamol : alors que le gouvernement cherche à réduire les dépenses de santé, un accord inédit vient offrir un répit à UPSA et Sanofi, deux poids lourds du paracétamol. En échange d’un moratoire sur la baisse prévue des prix, UPSA s’engage à relocaliser des productions stratégiques dans l’Hexagone, un signal fort pour le « made in France ».

Le paracétamol, un enjeu stratégique pour la France

Le paracétamol, molécule incontournable pour les Français, est au cœur d’un bras de fer entre l’industrie pharmaceutique et l’État. UPSA et Sanofi, leaders sur ce marché avec leurs marques emblématiques Dafalgan, Efferalgan et Doliprane, ont obtenu du gouvernement un moratoire de deux ans. La baisse de 10 % prévue sur le prix du paracétamol, actuellement fixé à 76 centimes la boîte, est suspendue pour encourager la relocalisation de la production.

« Produire en France coûte plus cher, mais il faut le faire », souligne Isabelle Van Rycke, PDG d’UPSA, qui appelle à une revalorisation des prix pour les produits fabriqués localement.

Relocalisation : un pari gagnant pour UPSA et l’État

En contrepartie de cette décision, UPSA s’est engagé à produire en France deux médicaments figurant sur la liste des molécules stratégiques, publiée en 2023 par le gouvernement. Parmi les molécules envisagées, la Pregabaline et la Lamotrigine, des traitements pour les douleurs neuropathiques et l’épilepsie, pourraient être fabriquées dans l’usine UPSA d’Agen.

Ce site, déjà responsable de la production de 320 millions de boîtes de paracétamol par an, est au cœur du dispositif. Avec des investissements en cours, UPSA espère porter ce chiffre à 450 millions de boîtes, couvrant ainsi la quasi-totalité des besoins nationaux. 55 % de cette production est actuellement destinée à l’export, mais l’objectif est de renforcer la souveraineté pharmaceutique française.

Des investissements soutenus par l’État et France 2030

L’accord s’inscrit dans le cadre de France 2030, un plan ambitieux qui vise à réindustrialiser des secteurs clés. Sanofi et UPSA ont déjà investi dans l’usine de Seqens, en Isère, pour relocaliser la production du principe actif du paracétamol d’ici 2026. Cette initiative met fin à une dépendance datant de 2008, lorsque l’Europe avait cessé de produire ce composant.

En parallèle, UPSA diversifie ses activités en explorant des segments à plus forte valeur ajoutée, comme les compléments alimentaires et la santé féminine. En Chine, le « made in France » devient un atout commercial majeur, notamment pour les gummies personnalisés de la marque Nourished.

Le défi du prix des médicaments en France

Le prix du paracétamol en France, parmi les plus bas d’Europe, illustre les défis de la filière pharmaceutique. Avec une boîte fixée à 76 centimes hors taxes, la rentabilité sur le marché domestique reste limitée. « La loi permet depuis 2022 de valoriser l’ancrage local dans la fixation des prix, mais cette revalorisation n’est toujours pas appliquée », regrette Isabelle Van Rycke.

Ce faible coût affecte également d’autres médicaments, comme le Dafalgan codéiné, concurrencé par des génériques étrangers bénéficiant de coûts de production plus bas. UPSA plaide pour une réglementation qui protège les producteurs français et assure leur compétitivité face à une concurrence mondiale.

Un cap ambitieux pour UPSA à l’horizon 2027

Depuis son rachat par le groupe japonais Taisho en 2019, UPSA a doublé ses ventes et vise désormais un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros en 2024. Son plan à cinq ans ambitionne de réduire la part du paracétamol dans son portefeuille (de 75 % à 60 %) tout en augmentant celle des produits à forte valeur ajoutée.

Avec des investissements stratégiques dans la production locale et une diversification accrue, UPSA incarne une nouvelle dynamique pour l’industrie pharmaceutique française, alliant innovation, compétitivité et relocalisation.

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :

Actualités relatives

05/09/25 Plus hauts et plus bas des actions depuis 1 an
05/09/25 Valeurs au plus haut et plus bas depuis 5 ans
05/09/25 CAC40: les chiffres de l'emploi US font plonger les taux, mais également le $ et le pétrole
05/09/25 CAC40 : le NFP du mois d'août fait plonger les taux, mais également le $ et le pétrole
05/09/25 CAC40 : l'euphorie post-NFP se dissipe, malgré détente de -10Pts des T-Bonds US
05/09/25 67.413 défaillances d'entreprises en France sur un an à fin juillet 2025