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Les revenus d'Atos dégringolent de 16 % au premier trimestre


Actualité publiée le 17/04/25 12:13

En chute libre depuis trois ans, l’ex-fleuron français de l’informatique Atos, vient d’annoncer un repli brutal de 16 % de son chiffre d’affaires au premier trimestre 2025, tombé à 2 milliards d’euros. Une claque brutale pour le groupe, qui peine encore à digérer les fins de contrats majeurs enregistrées fin 2024, et la réduction volontaire de ses activités au Royaume-Uni. Pendant que l’action décroche en Bourse, Philippe Salle, tout juste nommé PDG, prépare en coulisses un plan stratégique musclé attendu le 14 mai.

Le contexte est tendu. Atos, plombé par une dette abyssale et un éclatement de ses activités, n’a plus droit à l’erreur. Les branches Eviden (cybersécurité, supercalculateurs) et Tech Foundations (infogérance) sont toutes deux dans le rouge. La première accuse une baisse de revenus de 14 %, la seconde dévisse de 17,5 %. Si les prises de commandes repartent (+7 % sur un an), la confiance des clients est encore loin d’être retrouvée.

Une chute historique, deux divisions à la peine

Le contraste est saisissant : alors qu’Atos annonce des prises de commandes atteignant 1,7 milliard d’euros, le chiffre d’affaires poursuit sa descente. C’est un fait : les clients renouvellent plus, mais le portefeuille global s’amenuise.

Eviden, la branche du groupe spécialisée dans les technologies de pointe, connaît une chute importante de ses revenus, principalement en raison de l’absence de renouvellement de plusieurs projets. De son côté, Tech Foundations, qui représente l’activité historique du groupe, fait face à un désengagement encore plus marqué, accentuant les difficultés globales de l’entreprise.

Cette contraction organique de 15,9 % n’est pas seulement due à la conjoncture. Le groupe reconnaît lui-même une consommation de trésorerie encore négative à -40 millions d’euros, même si la situation s’est améliorée par rapport à l’an passé (-415 millions). La réserve de liquidités s’élève à 1,96 milliard d’euros, mais cela reste fragile face à l’ampleur du chantier.

À peine arrivé, Philippe Salle a mis les bouchées doubles. Depuis février, il a enchaîné les rendez-vous avec les grands comptes mondiaux pour tenter de sécuriser les contrats existants. Objectif : redonner de la visibilité à une entreprise dont la capitalisation boursière est devenue quasi nulle.

Il ne cache pas vouloir fusionner à nouveau Eviden et Tech Foundations, une décision qui pourrait effacer trois ans d’efforts de scission. Une telle marche arrière coûterait potentiellement 700 millions d’euros supplémentaires, selon La Lettre, en plus des 700 millions déjà engloutis dans la séparation initiale.

En parallèle, un regroupement d’actions à raison de 1 pour 10.000 est prévu le 24 avril, histoire de relancer symboliquement la valeur du titre.

Et surtout, l’État français pourrait bientôt racheter l’activité des supercalculateurs pour un montant situé entre 500 et 625 millions d’euros. Ce cash serait une bouffée d’oxygène, mais ne suffira pas sans un plan cohérent.

« Bien que le chiffre d'affaires soit resté sous pression, notre activité commerciale a continué de se redresser au cours du trimestre, témoignant de la confiance et de l'engagement de nos clients », a déclaré Philippe Salle, qui mise sur un redressement rapide grâce à son plan de relance annoncé le 14 mai lors d’une journée dédiée aux investisseurs.

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