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Marché du travail: situation difficile pour les jeunes en France


Actualité publiée le 24/01/17 10:42

Situation dégradée des jeunes sur le marché de l'emploi et insertion professionnelle plus compliquée en France qu'ailleurs en Europe (AFP/Archives/PHILIPPE HUGUEN)

Un taux d'activité faible, un "sur-chômage" persistant, une proportion élevée de décrocheurs...: la situation des jeunes sur le marché du travail s'est globalement dégradée et leur insertion professionnelle est plus compliquée en France qu'ailleurs en Europe, selon un rapport remis mardi à la ministre du Travail, Myriam El Khomri.

Ce rapport de "diagnostic" a été élaboré par France Stratégie, organisme de réflexion rattaché à Matignon, et la Dares, le service des statistiques du ministère du Travail, en concertation avec les organisations syndicales et patronales, ainsi que de jeunesse (Fage, JOC, MRJC et Unef), à l'issue d'une concertation sur l'insertion professionnelle des jeunes lancée par Myriam El Khomri en septembre 2016.

"Le diagnostic est très partagé, ce qui n'était pas gagné, et le bilan est plutôt positif en termes de politiques publiques", a estimé le ministère. "Aux partenaires sociaux maintenant de proposer des solutions à leur niveau", notamment sur le rôle des entreprises dans les missions locales, la formation des jeunes en contrats aidés ou la levée des freins à l'emploi (discrimination, mobilité...), a ajouté le ministère. Il va leur soumettre un document d'orientation qui servira de base, a minima, à un "relevé de conclusions".


Le taux de chômage des jeunes (AFP/Thomas SAINT-CRICQ, Paz PIZARRO)

Pour la CGT en revanche, ce diagnostic "illustre l’inefficacité des réformes de ces 20 dernières années" et "des promesses présidentielles" sur l'insertion des jeunes, "il ne reste que des maux", dénonce la centrale dans un communiqué.

Comparé aux autres pays européens, le taux de chômage des jeunes français, qui a été multiplié par 3,5 en 40 ans, "se situe dans la moyenne haute": 24% en 2016 pour les moins de 25 ans, soit la 5e position sur 16 pays, après la Grèce, l'Espagne, l'Italie et le Portugal, mais loin devant l'Allemagne ou le Royaume-Uni, souligne le document.

Le taux d'activité des 15-24 ans est également faible (15%), de 4,5 points inférieur à la moyenne européenne en 2015, ce qui s'explique notamment par un faible cumul emploi-études. Toutefois, ce cumul peut avoir un effet positif sur l'insertion tout en augmentant les risques d'échec universitaire, nuance le rapport.

La proportion de "NEET", ces jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation, reste par ailleurs plus élevé (15%) en France que dans les pays nordiques et en Allemagne, et, contrairement à d'autres pays, il n'a pas reculé depuis 2013.

Les jeunes Français connaissent aussi un "sur-chômage" élevé au moment de leur entrée sur le marché du travail, qui persiste "plus d'une dizaine d'années après leur entrée". Et 35% sont en contrat temporaire.

"Les difficultés d'insertion des jeunes sont marquées dans tous les pays européens par un sur-chômage. Mais, outre le fait qu'en France la conjoncture du marché du travail est globalement dégradée, ce qui la rend plus difficile, c'est pour certains le cumul de difficultés qui constituent de véritables barrières", explique à l'AFP Hélène Garner, de France Stratégie.

Au moins 10% des 16-29 ans rencontrent ainsi des "freins périphériques" à l'emploi: absence de permis, d'équipement numérique, mauvaise santé psychique, pauvreté, discrimination, etc...

© 2017 AFP

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