Plombé par son taux, le Livret A subit une hémorragie historique en octobre
Actualité publiée le 24/11/25 16:03
| Cours | Graphes | News | Forum |
Face à une rémunération en berne, les Français ont massivement vidé leurs Livrets A et LDDS en octobre, signant une décollecte record. L’assurance vie, elle, en sort gagnante.
Jamais le placement préféré des Français n’avait connu un tel revers pour un mois d’octobre. Les épargnants ont retiré 5 milliards d'euros de plus qu'ils n'en ont déposé sur leurs Livrets A et livrets de développement durable et solidaire en octobre, d’après les données dévoilées par la Caisse des dépôts. En tout, la décollecte atteint précisément 5,10 milliards d’euros, un seuil inédit à cette période de l’année.
Ce recul de 5,10 milliards d'euros, plus grosse décollecte pour un mois d'octobre, est lié à la baisse du taux de rémunération de ces deux livrets réglementés, qui ont vu leur rendement chuter de 3 % début 2025 à 1,7 % depuis le 1er août.
Une épargne qui reste élevée mais réorientée
La baisse du taux ne signifie pas pour autant la fin de l’épargne. Bien au contraire. Le taux d'épargne des français a grimpé à 18,7% de leur revenu disponible au deuxième trimestre 2025, d’après la Banque de France. Il s’agit d’un record depuis les années 1970, hors période de crise sanitaire.
Cette tendance se confirme par le succès de l’assurance vie. Les épargnants français ont ainsi déposé 14,9 milliards d'euros sur leurs contrats d'assurance vie en septembre, un montant jamais atteint pour ce mois selon France Assureurs. Les Français n’ont pas cessé de mettre de l’argent de côté, ils ont simplement changé de support.
Le LEP résiste timidement
Dans ce contexte, seul le Livret d’épargne populaire (LEP) semble encore tirer son épingle du jeu. Ce placement, réservé aux foyers modestes, a connu une collecte nette légèrement positive de 20 millions d'euros.
Malgré cela, l’encours du LEP stagne à 80,7 milliards d’euros, encore en-deçà des niveaux observés en avril dernier. De nombreux comptes ont été fermés au printemps, notamment à cause du dépassement du plafond de ressources.