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Safran démarre 2025 pied au plancher, avec une progression notable de ses revenus malgré des vents contraires sur les chaînes d’approvisionnement. Entre janvier et mars, le motoriste et équipementier aéronautique a vu son chiffre d’affaires grimper de 16,7 %, atteignant 7,26 milliards d’euros, bien au-dessus des attentes du marché. Et surtout, le groupe confirme l’ensemble de ses prévisions financières pour l’année, un signal fort pour les investisseurs comme pour le secteur aéronautique.
Cette performance s’inscrit dans un contexte de reprise intense de l’après-vente civile et d’un appétit toujours solide pour les services moteurs, notamment autour du LEAP, l’un des piliers de l’activité du groupe. Pourtant, les livraisons de ce moteur-vedette, qui équipe notamment les A320neo d’Airbus et les 737 MAX de Boeing, ont fléchi de 13 % au premier trimestre. La cause ? Un redémarrage progressif de la production et des tensions logistiques en début d’année.
Le chiffre phare du trimestre, c’est celui des services pour moteurs civils, dont le chiffre d’affaires a bondi de 17,6 % en dollars. Ce segment s’appuie sur les contrats dits "à l’heure de vol", un modèle rentable pour Safran, surtout en période de reprise du trafic aérien.
Derrière cette performance, un équilibre délicat entre deux réalités :
En parallèle, Safran reste vigilant quant aux droits de douane en toile de fond, qui pourraient rebattre les cartes. "Nous nous employons activement à atténuer l'impact économique des droits de douane", souligne Olivier Andriès, directeur général, tout en reconnaissant qu’il serait prématuré de chiffrer cet impact.
Pas de changement de cap. Safran vise toujours pour 2025 un résultat opérationnel courant ajusté compris entre 4,8 et 4,9 milliards d'euros, et un cash-flow libre entre 3 et 3,2 milliards. Côté ventes, l'objectif reste une croissance annuelle d’environ 10 % à périmètre constant.
Et ce périmètre est justement en train d’évoluer. Safran attend toujours le feu vert de la CMA britannique pour finaliser l’acquisition des activités d'actionnement et de commandes de vol de Collins Aerospace, une opération stratégique pour renforcer ses positions.
Le groupe a d’ailleurs bouclé la consultation sur le projet de cession à l’américain Woodward de ses propres activités d’actionnement électromécanique en Amérique du Nord. Encore un dossier en suspens, mais qui s’inscrit dans une volonté claire de recentrage.
Safran aborde les prochains mois avec confiance mais prudence. Le groupe table sur une reprise des livraisons Leap entre +15 et +20 % d’ici la fin de l’année, en dépit des difficultés d’approvisionnement persistantes dans l’industrie aéronautique.
L’aéronautique civile reste le moteur principal, mais la défense, elle aussi, contribue à la dynamique de croissance. Une double traction qui explique le ton résolument optimiste du groupe pour la suite de l’année.
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