Siemens pulvérise son bénéfice annuel et mise gros sur le numérique

Pour la troisième année consécutive, Siemens bat tous ses records de profits. Une performance qui s’explique par une stratégie digitale ambitieuse et un recentrage industriel assumé.

Il y a quelques années encore, Siemens était un géant industriel tentaculaire, souvent critiqué pour sa complexité. Aujourd’hui, le conglomérat allemand affiche un bénéfice net de 10,4 milliards d’euros pour l’exercice 2024/2025, en hausse de 16 %, battant largement les attentes des analystes. Cette performance survient malgré un contexte économique mondial chahuté, prouvant que le virage stratégique engagé porte ses fruits.

Le groupe de Munich l’a confirmé dans son communiqué : "Malgré un environnement mondial difficile, l'entreprise a poursuivi sa trajectoire de croissance rentable et a respecté ses prévisions". En clair, Siemens n’a pas seulement tenu bon, il a avancé, grâce notamment à ses branches Mobilité (+10 %) et Infrastructures connectées (+9 %), quand l’activité Industrie numérique, en repli de 4 %, a moins pesé que prévu.

Siemens surperforme et relève la barre pour 2025

Au-delà du bénéfice, d’autres chiffres impressionnent. Les revenus du groupe ont atteint 78,9 milliards d’euros (+5 %), soit le milieu de la fourchette de croissance prévue. Les commandes, elles, progressent de 6 %, à 88,4 milliards d’euros, portées par une reprise dans toutes les divisions. Même les industries numériques, mises à mal en Chine l’année précédente, repartent avec une hausse de 8 %, bien qu’elles restent en-deçà de leur niveau de 2022/2023.

Cette dynamique permet au PDG Roland Busch d’annoncer la couleur pour l’exercice suivant : "Nous entrons dans la prochaine étape de croissance", affirme-t-il, en visant une hausse des revenus comprise entre 6 % et 9 %. Un optimisme qui s’appuie sur un contexte économique en voie de stabilisation, selon le groupe, qui "suppose que l'environnement économique mondial se stabilisera".

Le recentrage numérique s’accélère

Siemens ne veut plus être partout. Mercredi soir, l’entreprise a annoncé la réduction de sa participation dans Siemens Healthineers, sa filiale spécialisée dans les technologies médicales et jusque-là première source de revenus. Le groupe amorce sa scission pour se concentrer davantage sur ses leviers stratégiques : "l'automatisation, la numérisation, électrification, durabilité et l'IA".

En se séparant d’une partie de ses activités médicales, Siemens veut renforcer sa lisibilité et se simplifier : "opère avec une complexité réduite, une gouvernance simplifiée et une part plus élevée d'activité numérique en forte croissance". Un choix cohérent avec la vision à long terme de Roland Busch, qui parie sur des segments à forte valeur ajoutée, plus agiles et plus rentables.