Tesla en chute libre : -76% en Allemagne, -26% en France, un effondrement européen

76% de baisse en Allemagne, 26% en France : Tesla traverse une zone de turbulences en Europe. Alors que le marché des véhicules électriques repart à la hausse, la firme d'Elon Musk voit ses ventes chuter drastiquement. Entre fin des aides gouvernementales, concurrence accrue et controverses politiques, Tesla peine à maintenir son emprise sur le secteur.

Un effondrement spectaculaire en Allemagne

Les chiffres sont sans appel : en février 2024, Tesla a immatriculé seulement 1 429 véhicules en Allemagne, soit une chute vertigineuse de 76,3% par rapport à l’année précédente. Ce recul, déjà amorcé en janvier, contraste fortement avec la dynamique du marché électrique allemand, qui a progressé de 31% avec 35 949 voitures vendues.

L’ex-leader du marché ne représente désormais que 4% des ventes de voitures électriques en Allemagne, bien loin de sa part de marché habituelle qui avoisinait 10% en 2024. « Tesla n’a pas profité de la dynamique positive du marché », souligne Constantin Gall, analyste chez EY. Une tendance qui ne se limite pas à l’Allemagne : les ventes ont aussi plongé en Autriche et en Suisse (-70%), en Italie et en Belgique (-54%) et en France (-26%).

Une baisse confirmée en France et en Europe

En France, Tesla a écoulé 2 395 véhicules en février, contre 3 200 l’an dernier, soit une baisse de 26% selon les chiffres de la Plateforme automobile (PFA). Pourtant, le marché automobile hexagonal est resté relativement stable, enregistrant un léger repli de 0,72%, tandis que les voitures électriques maintiennent leur part à 18% du marché.

La firme américaine souffre face à l’essor des constructeurs européens. Des modèles comme la Renault 5 électrique et la Citroën ë-C3, lancés fin 2024, grignotent des parts de marché. « Il y a eu une redistribution importante en un an, plutôt au bénéfice des marques européennes », analyse Marc Mortureux, directeur général de la PFA.

Pourquoi Tesla dégringole-t-elle en Europe ?

1. Fin des aides gouvernementales

L’arrêt des subventions à l’achat de véhicules électriques dans plusieurs pays européens a pénalisé Tesla, dont les modèles restent plus chers que certaines alternatives locales.

2. Un renouvellement de gamme perturbateur

Le constructeur est en pleine transition avec l’arrivée d’une nouvelle version du Model Y, son SUV phare. Cette transition a ralenti les livraisons et fragilisé les ventes.

3. Une concurrence de plus en plus féroce

Tesla ne domine plus seul le marché. Des géants comme Volkswagen, Renault, BYD et Hyundai proposent désormais des modèles électriques performants et plus accessibles.

4. Les controverses autour d’Elon Musk

Les prises de position politiques du milliardaire inquiètent certains acheteurs. Son soutien affiché à l’extrême droite allemande (AfD) et à Donald Trump a conduit à des appels au boycott de la marque.

Malgré cette tempête, Tesla ne compte pas abandonner le marché européen. La marque mise sur de nouveaux modèles à bas coût attendus en 2025, ainsi que sur le lancement de son robotaxi autonome, le Cybercab. Reste à savoir si ces innovations suffiront à inverser la tendance face à une concurrence toujours plus agressive.