Tesla s'effondre au 1er trimestre 2025, bénéfice net en chute de 71 %
Actualité publiée le 23/04/25 07:54
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Au moment où l’industrie automobile tente de s’adapter à des bouleversements géopolitiques et technologiques sans précédent, Tesla enregistre sa première baisse de livraisons depuis plus de dix ans. Le constructeur californien, longtemps auréolé d’un statut de pionnier, voit ses fondations financières et stratégiques fragilisées par un cocktail de tensions politiques, de concurrence féroce et de choix managériaux controversés.
Avec un chiffre d’affaires de 19,33 milliards de dollars au premier trimestre 2025, soit une baisse de 9 % sur un an, et un bénéfice net dégringolant de 71 % à seulement 409 millions, Tesla affiche des résultats bien en deçà des attentes de Wall Street. En cause : une guerre des prix brutale, des modèles vieillissants et un Elon Musk plus engagé à Washington qu’au volant de la firme.
Un trimestre noir pour les finances de Tesla
Dans son communiqué publié le 22 avril, le groupe ne cache pas son inquiétude : « L’incertitude sur les marchés de l’automobile et de l’énergie continue d’augmenter […] et pourrait avoir un impact marqué sur la demande à court terme. » Ces propos font écho à une réalité brutale : 336 681 véhicules livrés seulement entre janvier et mars, soit une chute de 13 %, bien en deçà des estimations de Deutsche Bank ou Wedbush, qui espéraient jusqu’à 360 000 unités.
Même les crédits carbone, traditionnellement salvateurs, n’ont pas suffi à maquiller la contre-performance. Sans les 595 millions générés par leur vente, le bilan serait sans doute encore plus sombre. Quant au bénéfice par action, référence clé des investisseurs, il plafonne à 27 cents, contre 45 cents un an plus tôt, là où le consensus attendait 41 cents.
À Wall Street, pourtant, l’action Tesla est restée stable dans les échanges après clôture, preuve que la marque conserve une certaine crédibilité, notamment grâce à ses projets futurs.
Elon Musk au cœur de la tourmente politique
Mais les chiffres ne disent pas tout. Le climat politique autour d’Elon Musk devient un vrai handicap commercial. Depuis que le patron de Tesla est devenu un conseiller de Donald Trump et qu’il participe à un plan de réduction des dépenses fédérales, la marque subit un retour de flamme. Boycotts, manifestations et actes de vandalisme se multiplient, entamant la relation émotionnelle que beaucoup de clients entretenaient avec la marque.
La stratégie de Musk interroge. Lors de la dernière conférence aux investisseurs, il a évoqué une possible réduction de son implication politique, mais sans vraiment rassurer. Pendant ce temps, les projets futuristes, robotaxis pour 2026 et humanoïde Optimus font figure de distractions alors que l’urgence est ailleurs : restaurer la confiance et relancer les ventes.
Que peut encore espérer Tesla pour 2025 ?
Malgré la tempête, Tesla maintient ses prévisions : le lancement d’un nouveau modèle plus accessible est toujours attendu pour le premier semestre 2025. Une carte cruciale dans un contexte où la demande s’érode, y compris sur ses marchés historiques. Le robotaxi devrait, lui, être mis en circulation à Austin, Texas, dès juin prochain.
La suite ? Elle dépendra de la capacité du groupe à regagner du terrain sur ses deux fronts : commercial et politique. Le défi est de taille, surtout face à des concurrents chinois et européens qui multiplient les nouveautés, souvent à prix cassés.