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Trump double les droits de douane sur l'acier et l'aluminium, à 50 % dès ce mercredi


Actualité publiée le 04/06/25 09:00

Un simple décret, un doublement immédiat : Donald Trump relance la guerre commerciale avec une décision fracassante. Dès ce mercredi à 00h01, les importations d’acier et d’aluminium aux États-Unis seront frappées de 50 % de droits de douane, contre 25 % auparavant. Une annonce qui agite les capitales et ravive les tensions diplomatiques à l’approche du sommet du G7.

Le président américain justifie cette hausse spectaculaire par une menace directe contre les intérêts stratégiques du pays. "J’ai estimé qu’il était nécessaire d’augmenter les droits de douane sur l’acier et l’aluminium afin d’ajuster les importations pour s’assurer qu’elles ne mettront pas en péril la sécurité nationale", peut-on lire dans le décret signé le mardi 3 juin. Une décision prise après une visite remarquée dans une aciérie de Pennsylvanie, où Trump a déclaré : "Nos industries de l’acier et de l’aluminium vont être plus fortes que jamais."

Pourquoi Trump a doublé la surtaxe sur l’acier et l’aluminium

Depuis son retour à la Maison Blanche, l’ex-président a fait de la protection des industries stratégiques un pilier de sa politique économique. L’acier et l’aluminium, déjà surtaxés à 25 % depuis mars, sont désormais frappés deux fois plus fort.

Selon Trump, les droits imposés jusque-là n’ont pas permis aux usines américaines d’atteindre un niveau de production "suffisant pour leur pérennité et au regard des besoins de la défense nationale". En ciblant les producteurs étrangers, l’administration veut stopper l’arrivée massive de matières premières bon marché qui affaiblit la compétitivité locale.

"Ces nouveaux droits de douane seront plus efficaces pour lutter contre l’excès de production bon marché provenant des pays étrangers", précise encore le texte officiel. En 2024, près de la moitié de l’acier et de l’aluminium utilisés aux États-Unis étaient importés.

Mais ce durcissement protectionniste n’est pas sans conséquences. Et les réactions n’ont pas tardé.

Le Canada, l’UE et le Mexique contre-attaquent

Dès l’annonce, le Canada, principal fournisseur d’acier et d’aluminium aux États-Unis, a dénoncé une mesure "illégale et injustifiée". Une plainte avait déjà été déposée le 13 mars devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), jugeant ces surtaxes "incompatibles avec les obligations des États-Unis".

Le Mexique, qui exporte 80 % de sa production vers les États-Unis, a qualifié la décision de "mesure absurde" et demandé une exemption dès vendredi. L’Union européenne, elle, "regrette vivement" ce qu’elle considère comme une escalade néfaste, sabordant les négociations en cours.

Pendant ce temps, à Paris, Laurent Saint-Martin, ministre délégué au Commerce extérieur, appelle à "garder son sang-froid". Même ton à Berlin, où la ministre allemande de l’Économie, Katherina Reiche, avertit : "Le temps presse."

En toile de fond, la menace d’une surtaxe de 50 % sur les produits européens plane, alors que les échanges entre Washington et Bruxelles s’enlisent. Trump accuse l’Union de ne pas négocier de bonne foi.

Un bras de fer mondial qui inquiète jusqu’à l’OCDE

Les réunions de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui s’achèvent mercredi, se déroulent sous haute tension. Jamieson Greer, représentant américain au Commerce, doit y rencontrer ses homologues de l’UE, du Vietnam et de la Malaisie. Une réunion des ministres du Commerce du G7 est également prévue à l’ambassade canadienne.

"Nous devons parvenir à des solutions négociées, et ce le plus rapidement possible", plaide la ministre allemande. Les discussions sont d’autant plus pressantes que la trêve douanière de 90 jours expire le 9 juillet, avec à la clé une nouvelle série de surtaxes "réciproques".

La Maison Blanche a rappelé à ses partenaires la date butoir, par une lettre envoyée cette semaine à tous les gouvernements concernés. Une pression supplémentaire, alors que Trump vient d’accuser la Chine de ne pas respecter l’accord de désescalade signé mi-mai à Genève. En cause : le ralentissement des exportations de métaux rares.

L’OCDE prévoit désormais une croissance américaine ramenée à 1,6 % en 2025, contre 2,4 % avant le retour de Trump. Une alerte de plus, dans une économie mondiale déjà fragilisée.

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