Trump lance un bras de fer explosif contre les Big Pharma

C’est une promesse qui pourrait transformer le marché pharmaceutique mondial. Donald Trump a annoncé ce lundi 12 mai 2025 qu’il allait signer un décret pour faire baisser de 30 à 80 % les prix des médicaments sur ordonnance aux États-Unis. Une annonce choc publiée sur son réseau Truth Social, où l’ancien président affirme vouloir aligner les prix américains sur ceux du pays « qui paye le moins cher dans le monde ».

L’objectif affiché : soulager les ménages américains et alléger la facture de l’État fédéral. Car les prix des médicaments aux États-Unis sont parmi les plus élevés du monde, en moyenne 2,5 fois plus chers qu’en France, selon une étude de la Rand Corporation. Le système actuel permet aux laboratoires de fixer librement leurs tarifs, que les assureurs privés remboursent en partie. Mais Trump vise ici les programmes publics Medicare et Medicaid, qui couvrent plus de 135 millions de personnes.

Comment Trump veut imposer des baisses de prix aux laboratoires

Derrière cette annonce, le mécanisme envisagé reste flou. Donald Trump promet une mise en œuvre « presque immédiate », sans que la Maison Blanche ne fournisse de détails techniques. Mais l’idée centrale est claire : forcer les laboratoires à accorder aux États-Unis le prix le plus bas qu’ils proposent dans le monde.

Un principe explosif. PhRMA, la fédération des laboratoires américains, estime que cette réforme pourrait leur coûter 1 000 milliards de dollars de manque à gagner en dix ans. Et ce, alors même que la Maison Blanche exige une relocalisation de la production pharmaceutique aux États-Unis, sous peine de nouveaux droits de douane.

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« Ils augmenteront dans le monde entier pour compenser et, pour la première fois depuis de nombreuses années, apporter l’équité en Amérique ! », a martelé Trump sur Truth Social.

Des conséquences économiques aux États-Unis et en Europe

Le sujet est d’autant plus brûlant que les négociations engagées sous Joe Biden pour baisser les prix de Medicare n’entreront en vigueur qu’en 2026. Trump entend donc couper court en imposant ses propres règles. Le décret devrait cibler en priorité les achats publics de médicaments. Or ces prix influencent tout le reste du marché.

Si Medicaid devait obtenir le tarif le plus bas d’Europe, le système pourrait s’effondrer, craignent les laboratoires. Car ces prix servent aussi de référence pour les hôpitaux et les assureurs privés. À la clé, un effet domino incontrôlable.

Wall Street ne s’y est pas trompé : dès l’annonce, les actions du secteur pharma ont chuté en Bourse.

Pourquoi la France est directement concernée

Et la France dans tout ça ? Donald Trump vise explicitement les prix européens comme référence, et notamment ceux pratiqués en France, réputée pour ses négociations âpres avec les laboratoires. Si les États-Unis imposent ces tarifs, cela pourrait :

• affaiblir le pouvoir de négociation de la France
• inciter les labos à relever leurs prix européens pour limiter l’écart
• déstabiliser l’équilibre économique du secteur pharmaceutique

En toile de fond, un autre chiffre alarme Washington : en mars, le déficit commercial américain avec l’Irlande – où les géants du médicament produisent massivement – a doublé pour atteindre 29 milliards de dollars, dont 28 milliards en médicaments. Une statistique que Trump brandit comme justification à ses menaces douanières.