Il y a des records qui laissent un goût amer. Avec un produit net bancaire historique à 7,26 milliards d’euros, Crédit Agricole SA signe un premier trimestre 2025 solide… mais plombé par la toute nouvelle surtaxe sur les sociétés. La banque reste alignée avec les attentes des analystes, tout en voyant son bénéfice net reculer de 4,2 %, à 1,82 milliard d’euros.
Le groupe bancaire, deuxième en capitalisation boursière en France, a confirmé ce mercredi 30 avril que la pression fiscale inédite, estimée à 200 millions d’euros pour l’année, commence déjà à peser. La facture pour le seul premier trimestre atteint 123 millions d’euros, sur une charge d’impôt totale en hausse de 35,5 %, à 827 millions d’euros. Une première alerte sur les effets du projet de loi de finances 2025.
Une dynamique commerciale robuste, mais des coûts en hausse
Si l’activité reste vigoureuse, les charges aussi. Le pôle banque de financement et d’investissement a vu son PNB grimper de 7,3 %, à un sommet de 1,89 milliard d’euros. Toutefois, le résultat net part du groupe dans cette activité est quasi stable à 648 millions d’euros, impacté à la fois par la surtaxe et une hausse des charges d’exploitation de 7,5 % (992 millions d’euros).
Sur l’ensemble du pôle grandes clientèles, Crédit Agricole SA affiche un PNB en hausse de 6,3 %, à 2,41 milliards d’euros, avec un résultat net stable à 723 millions d’euros. L’activité se maintient, mais les marges s’effritent légèrement, signe d’une pression sur la rentabilité malgré la croissance.
Gestion d’actifs et assurance : des revenus en forte hausse
Le pôle gestion de l’épargne et assurances tire particulièrement bien son épingle du jeu. Son PNB bondit de 15 % sur un an à 2,06 milliards d’euros, tandis que le résultat avant impôt atteint 1,14 milliard d’euros (+8,2 %). Malgré cela, le résultat net part du groupe baisse de 5 %, à 680 millions d’euros, là encore sous l’effet de la fiscalité exceptionnelle.
Cette performance démontre une forte résilience dans un environnement économique plus tendu, avec une collecte dynamique et des encours solides. Le recul du résultat net s'explique uniquement par des effets fiscaux et non opérationnels.
Sur le terrain, les agences françaises du Crédit Agricole font face à des vents contraires. Le PNB ne progresse que de 1 %, à 963 millions d’euros, tandis que la marge nette d’intérêt recule de 1,7 %. Le résultat net chute de 25,6 %, à seulement 129 millions d’euros.
Malgré ces tensions fiscales, les fondamentaux commerciaux de Crédit Agricole SA restent solides. Mais l’année 2025 s’annonce marquée par cette fiscalité alourdie, dont les premiers effets chiffrés sont désormais visibles noir sur blanc.
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