OK
Accueil > Marchés > Cotation Bitcoin > Actus Bitcoin

Face aux critiques, la Bourse de Chicago affirme savoir qui parie sur le bitcoin


Actualité publiée le 12/12/17 09:28

Edward Tilly, le PDG du Chicago board options exchange, lors de son interview avec un journaliste de l'AFP, à New York, le 11 décembre 2017 (AFP/ANGELA WEISS)

Le bitcoin a fait ses débuts dimanche sur une Bourse mondiale huit ans après sa première émission, en dépit des mises en garde de banquiers et Nobel d'économie. Sans surprise, le prix des produits financiers proposés s'est envolé, confortant les doutes des critiques sur sa fiabilité.

Edward Tilly, le PDG du Cboe (Chicago board options exchange), qui a apporté cette légitimité à la monnaie virtuelle en lançant les échanges sur des instruments financiers permettant de parier sur son évolution future, assure que l'opérateur est prêt en dépit de craintes de manipulation des cours et garantit, dans un entretien à l'AFP, la transparence des échanges car la plateforme "sa(it) qui sont les utilisateurs".

Q: Pourquoi avoir décidé de lancer des échanges sur des produits financiers adossés au bitcoin, alors même que de grandes banques vous ont mis en garde contre son opacité ? Ne vous-êtes vous pas précipités ?

Ed Tilly: Il y avait une grande demande (des professionnels). Nous avons commencé à étudier la question du lancement de contrats à terme (instruments financiers permettant de parier sur l'évolution à venir d'un produit financier) il y a six mois. Et plus nous nous rapprochions du lancement, plus la demande augmentait. C'est vraiment une réponse à la demande des clients.


Des traders en plein travail sur le Chicago board options exchange, le 3 mars 2017 (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives/SCOTT OLSON)

Ce n'était pas, comme on a pu le lire, pour devancer nos concurrents. Nous étions beaucoup plus avancés que nos concurrents. Il y a eu un dialogue pendant de nombreux mois avec la CFTC (autorité de régulation des marchés à terme et des produits dérivés aux Etats-Unis). La CFTC ne nous aurait pas donné son feu vert si elle n'avait pas eu confiance en nos procédures de contrôle et en nos systèmes informatiques et opérationnels.

Q: Comment allez-vous vous assurer que les échanges ne sont pas manipulés et comment pouvez-vous limiter la volatilité ?

R: Nous ne pouvons pas limiter la volatilité. Ce que nous pouvons faire c'est de disposer de tous les outils pour permettre aux intervenants d'exprimer leur intérêt soit en étant +long+ (parier sur la hausse du bitcoin) soit en étant +short+ (spéculer sur son effondrement). Espérons que ce soit un élément qui puisse apaiser la volatilité.

(Quant à la transparence, exceptionnellement) nous savons qui sont les utilisateurs des contrats à terme pas comme avec les autres contrats sous juridiction américaine.

Nous avons la possibilité de réexaminer les transactions. Nous pouvons étudier ces opérations et en partager les informations avec la CFTC. Nous pouvons également les partager avec notre partenaire Gemini (une plateforme d'échanges du bitcoin). Nous prenons des mesures dont nous savons qu'elles sont nécessaires pour s'assurer que nous pouvons surveiller le marché en temps réel.


Une pièce souvenir de Bitcoin placée sur un smartphone où l'on peut voir une application permettant d'investir dans la cryptomonnaie, le 20 novembre 2017 à Londres (AFP/Archives/Justin TALLIS)

Il est par exemple possible de reconstituer les transactions, de savoir qui a échangé les contrats. C'est ça qui apporte la confiance. C'est comme cela qu'on généralise un actif.

Q: quelle est la prochaine étape pour le bitcoin ?

R: 2018 sera l'année de la transparence, de la surveillance et de la régulation pour le bitcoin. Ce sera un gros changement dans l'histoire du bitcoin.

Je pense qu'il va y avoir une course pour proposer le bitcoin au plus grand nombre, sans aucun doute ici aux Etats-Unis avec le probable lancement des ETF et ETN (de sortes de placements financiers ou d'épargne financière dans lequels Madame et Monsieur Tout-Le-Monde pourront placer leurs économies) qui seront basés sur nos contrats à terme ou qui chercheront à répliquer les évolutions du bitcoin ou d'autres cryto-monnaies.

Mais ça va être un processus long (car) la SEC (le gendarme américain de la Bourse) est à cheval sur la protection des consommateurs. Elle sera maîtresse du calendrier et aura besoin d'avoir confiance.

© 2017 AFP

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis avec les boutons ci-dessous.

Twitter Facebook Linkedin email

Soyez le premier à réagir à cet article

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

6LHsYxAd7lzhmrqIhBKT-NaCnYZZL0q3OlxLsepl8CvOIcie082_EV3Tr-mnis8k

Investir en Bourse avec Internet