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Ghosn a bafoué la justice japonaise, dénonce Nissan


Actualité publiée le 07/01/20 06:38

L'ex-PDG de Renault Carlos Ghosn (à gauche) et sa femme Carole Ghosn au Festival de Cannes, le 26 mai 2017 (AFP/Archives/LOIC VENANCE)

Le parquet de Tokyo a annoncé mardi avoir obtenu un mandat d'arrêt contre Carole Ghosn, soupçonnée de faux témoignage dans l'enquête japonaise visant son mari Carlos Ghosn, lequel fait déjà l'objet d'une demande d'arrestation par Interpol après sa fuite au Liban.

Selon un communiqué du parquet, Mme Ghosn, qui se trouve actuellement au Liban, est soupçonnée de fausses déclarations devant un tribunal de Tokyo en avril 2019, quand elle avait été interrogée sur ses éventuelles rencontres avec une personne non nommément citée, en lien avec les accusations visant M. Ghosn.

Une porte-parole du couple a qualifié l'annonce de "pathétique", rappelant qu'il y a neuf mois Mme Ghosn était "volontairement" retournée au Japon pour être interrogée par les enquêteurs du parquet et qu'elle avait été "libre de repartir sans accusations" contre elle.

Carlos Ghosn avait été arrêté en novembre 2018 à Tokyo pour malversations financières présumées puis inculpé. Après un cumul de 130 jours en détention, le patron déchu de Renault et Nissan avait été libéré sous caution fin avril 2019, mais avec l'interdiction formelle de quitter le Japon dans l'attente de son procès.

Mme Ghosn n'avait de cesse de clamer l'innocence de son mari, mais aussi de protester haut et fort contre les strictes conditions de sa liberté sous caution. Les juges japonais interdisaient notamment l'ancien magnat automobile de voir ou contacter sa femme.


L'ex-PDG de Nissan Carlos Ghosn (à gauche) et son épouse Carole Ghosn sortant du bureau de l'avocat du premier, à Tokyo le 3 avril 2019 (AFP/Archives/Kazuhiro NOGI)

Le parquet la soupçonnait d'être entrée en contact avec des protagonistes de l'affaire. Son smartphone et un de ses deux passeports avait notamment été saisis par les enquêteurs en avril dernier.

Les juges avaient fait deux exceptions récemment, fin novembre et à Noël, en autorisant le couple à se parler par vidéoconférence en présence des avocats de M. Ghosn.

Après la fuite de ce dernier du Japon dans la nuit du 29 au 30 décembre, plusieurs médias ont présenté son épouse comme le cerveau de l'opération d'exfiltration. Carlos Ghosn, qui doit tenir une conférence de presse très attendue à Beyrouth mercredi, a cependant assuré la semaine dernière qu'il avait organisé sa fuite "seul".

- Nissan persiste et signe -

En se réfugiant au Liban, qui n'a pas d'accord d'extradition avec le Japon, Carlos Ghosn a commis un acte "extrêmement regrettable" et a bafoué le système judiciaire japonais, a estimé mardi Nissan dans un communiqué.

"Nissan a découvert de nombreux actes d'inconduite imputables à Ghosn au terme d'une enquête interne approfondie", rappelle le groupe automobile, qui l'avait dénoncé aux autorités et congédié peu après son arrestation fin 2018.


La ministre japonaise de la Justice Masako Mori tient une conférence de presse après la fuite du Japon de Carlos Ghosn, le 6 janvier 2020 (AFP/Behrouz MEHRI)

Le constructeur japonais a ajouté qu'il continuerait à coopérer avec la justice et à poursuivre son ancien patron pour qu'il assume la responsabilité du "préjudice" qu'il lui a causé.

Le tribunal de Tokyo a par ailleurs confirmé mardi avoir annulé la libération sous caution de M. Ghosn, signifiant que sa caution de 1,5 milliard de yens (plus de 12 millions d'euros) ne lui sera pas restituée et qu'il serait arrêté s'il revenait au Japon.

- Train, hôtels et caisson percé -

Le Franco-Libano-Brésilien de 65 ans est soupçonné de s'être enfui en prenant un jet privé à l'aéroport international du Kansai, près d'Osaka (ouest), le soir du 29 décembre, en compagnie de deux complices présumés, et d'avoir évité les contrôles en étant caché dans un caisson de matériel audio.


Carole Ghosn (à droite), l'épouse de Carlos Ghosn, et sa fille Caroline (centre) à Tokyo le 6 mars 2019 (AFP/Archives/Toshifumi KITAMURA)

Le contrôle aux rayons X des bagages n'était pas obligatoire au Japon jusqu'à présent pour les vols à bord de jets privés, contrairement aux avions de ligne.

Le gouvernement japonais vient de corriger cette faille, a annoncé mardi la ministre de la Justice Masako Mori lors d'un point de presse.

Selon la chaîne de télévision publique japonaise NHK citant des sources proches de l'enquête, les deux comparses de Carlos Ghosn seraient arrivés à l'aéroport du Kansai le matin du 29 décembre dans un jet privé en provenance de Dubaï, avec deux grands caissons similaires à celui dans lequel M. Ghosn se serait caché par la suite.

Les deux hommes ont ensuite pris un train à grande vitesse (Shinkansen) pour Tokyo où ils ont retrouvé M. Ghosn dans un hôtel, avant de faire le chemin inverse vers Osaka, cette fois en sa compagnie et toujours en Shinkansen. Ils ont ensuite rejoint un hôtel près de l'aéroport du Kansai, où ils avaient laissé les deux caissons, toujours selon la NHK.

Les deux complices présumés ont quitté cet hôtel avec deux gros bagages vers 22H30 pour rejoindre l'aéroport, mais Carlos Ghosn n'était plus visible à leurs côtés.

© 2020 AFP

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1 commentaire sur cet article. Participez à la discussion.

gars d'ain
07/01/20 08:46
Une justice qui ne respecte pas la présomption d'innocence et une entreprise qui manifestement fabrique en partie de preuves pour se séparer de ses équipes dirigeantes ne peuvent exiger que l'on répondent à leurs attentes...

ça va mettre à malle la justice japonaise et alors, vu comme elle fonctionne, elle le mérite bien, non ???

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