Cours | Graphes | News | Analyses et conseils | Société | Historiques | Vie du titre | Secteur | Forum |
Le géant français du luxe Kering a révélé une baisse de 14 % de son chiffre d’affaires au premier trimestre 2025, bien au-delà des attentes des analystes. En cause : la contre-performance continue de sa marque emblématique, Gucci, qui représente près de la moitié des revenus du groupe. Ce repli brutal de la maison italienne atteint 25 %, un score qui fait tache dans un contexte économique déjà instable.
Cette dégringolade n’est pas un accident isolé. Depuis mars 2024, l’action Kering a perdu plus de 60 % de sa valeur en Bourse, alimentée par une série d’avertissements sur les bénéfices. Le PDG François-Henri Pinault l’a reconnu lui-même : le groupe est confronté à des vents contraires redoutables, entre ralentissement en Chine, tensions douanières avec les États-Unis et perte de vitesse des ventes en Europe et en Amérique du Nord.
Autrefois locomotive du groupe, Gucci semble aujourd’hui s’enliser. Les ventes en Asie ont reculé de 25 %, un chiffre identique au trimestre précédent. En Europe occidentale et en Amérique du Nord, la baisse atteint 13 %, confirmant une tendance globale à la décélération.
En réaction, Kering a fermé 25 boutiques depuis janvier et entend poursuivre la rationalisation de son réseau. Objectif : couper les branches mortes pour limiter l’hémorragie. Une stratégie défensive que certains investisseurs jugent insuffisante face à l’ampleur des pertes.
Dans cette tempête, une décision a particulièrement agité les marchés : la nomination de Demna à la tête de la direction artistique de Gucci. Un choix interne inattendu, alors que beaucoup espéraient un nom prestigieux venu de l’extérieur pour relancer la marque. La première collection signée Demna n’est pas encore annoncée, mais le simple effet d’annonce n’a pas rassuré les marchés, bien au contraire.
Ce revers s’inscrit dans une conjoncture tendue pour tout le secteur du luxe. La hausse des droits de douane imposée début avril par Donald Trump a ravivé les craintes de récession aux États-Unis. Même le leader LVMH a vu son action plonger de 8 % après un trimestre en demi-teinte. Hermès, plus résilient, a limité la casse avec une croissance de 7 %, mais le contraste avec Kering est brutal.
Le climat international pèse lourd, mais le cas Gucci dépasse la simple conjoncture. La marque a perdu en attractivité, peinant à se renouveler malgré un riche héritage. Son repositionnement stratégique est attendu au tournant, car sans redressement rapide, c’est tout l’édifice Kering qui risque de s’effriter.
© AbcBourse.com. Tous droits réservés
Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis avec les boutons ci-dessous.
11/08/25
Kering: RBC relève son objectif de cours
06/08/25
Kering : Barclays reste à Sous-Pondérer
06/08/25
Kering: Parvus AM passe sous les 5% du capital
04/08/25
Kering: Berenberg abaisse son objectif de cours
04/08/25
Kering négocie avec le Qatar pour céder un immeuble à Milan (Corriere della Sera)
Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.