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Le Maire: refuser la fusion Alstom/Siemens serait une "erreur économique"


Actualité publiée le 06/01/19 15:45

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire le 15 novembre 2018 à Paris (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

Refuser la fusion entre les groupes industriels français Alstom et allemand Siemens serait une "erreur économique" et une "faute politique" de la part de la Commission européenne, a estimé dimanche le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

"Si jamais la Commission européenne devait donner une décision défavorable à cette fusion, elle le ferait pour de mauvaises raisons", a déclaré M. Le Maire, invité de l'émission "Le Grand Rendez-Vous" sur Europe 1, organisée avec CNews et Les Echos.

"Ce ne serait pas simplement une erreur économique, ce serait une faute politique parce que ça affaiblirait toute l'industrie européenne face à la Chine", a-t-il ajouté.

"Ça enverrait le signe, face à une Chine conquérante, qui a des moyens qui sont aujourd'hui considérables (...), que l'Europe se divise et se désarme", a poursuivi le ministre, soulignant qu'il ne voyait "aucune raison acceptable" pour que la Commission s'oppose à cette fusion et souhaitant la voir aller "jusqu'au bout".

Bruxelles a jusqu'à mi-février pour donner son feu vert ou non au projet d'union entre l'allemand Siemens et le français Alstom, les deux géants du rail européen, annoncé en septembre 2017.

Les deux groupes industriels ont déposé début décembre une proposition de mesures compensatoires, en réponse à des inquiétudes de la Commission européenne.

L'institution avait dit craindre que cette "concentration ne réduise la concurrence pour la fourniture de plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation".

"Le droit de la concurrence européen est obsolète", a asséné M. Le Maire. "C'est un droit qui a été créé au 20ème siècle (...) et qui ne permet pas à l'Europe de créer ses propres champions industriels", a-t-il estimé.

Le chinois "CRRC fait 200 trains à grande vitesse ou très grande vitesse par an, Alstom et Siemens, 35. Le chiffre d'affaires d'Alstom et Siemens ensemble, c'est la moitié du chiffre d'affaires de CRRC", a indiqué M. Le Maire.

"CRRC a pris quasiment tous les appels d'offres aux Etats-Unis sur les trains et les transports publics de voyageurs dans les villes, qu'est-ce qu'on attend pour se réveiller ?", a-t-il martelé.

La fusion entre Alstom et Siemens ferait naître un nouveau géant européen du rail, présent dans 60 pays avec un chiffre d'affaires annuel de 15,6 milliards d'euros. Elle doit permettre aux deux entreprises de tenir tête à CRRC et au canadien Bombardier.

© 2019 AFP

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14 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

CRI74
06/01/19 19:47
La faute extrêmement grave est de ne pas tirer les conclusions de ses erreurs passées , confirmées voilà quelques semaines encore après l'autorisation finale de cession totale de la branche turbines .

La faute , impardonnable , serait de livrer sans autre garantie un fleuron français aux allemands qui évidemment profiteront de l'aubaine pour tuer définitivement l'un des plus sérieux de leurs concurrents .
La faute , toujours plus impardonnable encore , sera de livrer l'un de nos derniers grands opérateurs à la concurrence , accélérant plus encore la liquidation industrielle du pays .

Le défaut de taille concurrentielle a bon dos alors qu'il s'agit de manque de soutien institutionnel à un groupe insuffisamment armé quant à la qualité des innovations qu'il peut mettre en oeuvre .

La France s'appauvrit , ne soutient plus ses industries et s'affaiblit plus encore avec des décisions dépassant l'entendement au seul profit de court terme des financiers .

Qu'on stoppe le sabordage de l'économie nationale !
Dubaisan
07/01/19 06:56

Je ne peux qu'approuver la position de B.Lemaire dans ce dossier soumis a la Commission Europeenne, sinon dans 10 ans, tous les nouveaux TGV qui circuleront sur les reseaux europeens seront chinois.

Il serait particulierement judicieux que la Commission europeenne se lance dans le financement des grands travaux d'infrastructures ou de renovation-modernisation, concernant les reseaux ferroviaires et fluviaux, afin de relier capitales et centres agro - industriels a forte valeur economique de tous les pays europeens.

fraxinus
07/01/19 08:24

Bonjour à toutes et à tous,

Bien d'accord avec B.Lemaire. Alstom ne pourra pas survivre toute seule.

Quant à trouver des ,alliances, n'est-il pas préférable de les établir avec des sociétés européennes plutôt qu'américaines?

Lorsque le niveau des compétences est élevé, et je ne doute pas que celui des employés d'Alstom le soit, le travail avec les allemands est non seulement possible mais probablement bénéfique. ( voir Airbus, Ariane) Ils sont fondamentalement ingénieurs, inventeurs et penseurs de machines.

La France ne sauvera pas son industrie en s'isolant.Là non plus le nationalisme n'a pas beaucoup d'avenir


CRI74
07/01/19 08:51

Il ne s'agit pas d'alliance mais de guerre économique où la prédation demeure le maître mot .

Avec Siemens , on a l'assurance d'une mise à mort d'Alstom à l'horizon 5 ans voire moins , une fois dépecée.

Toute autre solution s'avère donc plus judicieuse !

Quant à savoir si les chinois seront devant avec ou sans fusion , la réponse tombe sous le sens

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