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Le recours au crédit au plus bas depuis 30 ans : pourquoi les Français n'empruntent plus ?


Actualité publiée le 12/02/25 15:10

Le marché du crédit immobilier et à la consommation traverse une crise historique. En 2024, le taux de détention de crédits par les ménages français est tombé à 41,9 %, le niveau le plus bas enregistré depuis 1989. Cette tendance, qui s'inscrit dans un contexte d'attentisme et d'incertitudes économiques, pourrait toutefois connaître un léger rebond en 2025, selon le dernier rapport de l'Observatoire des Crédits aux Ménages (OCM).

Un recul historique du recours au crédit

Les chiffres sont sans appel : depuis 2019, plus d’un million de ménages ont renoncé à souscrire un prêt, une baisse encore plus marquée que celle observée après la crise des subprimes en 2008 (660 000 ménages en moins à l’époque). Cette chute spectaculaire est visible tant sur le crédit à la consommation que sur le crédit immobilier.

  • Crédit à la consommation : seuls 19 % des ménages en détiennent un en 2024 (contre 20,9 % en 2023 et 26,5 % en 2019). Il s'agit du niveau le plus bas depuis 1989.
  • Crédit immobilier : stabilisé autour de 29,7 % des ménages, il résiste mieux malgré la chute des transactions immobilières.

Cette contraction du marché s’explique notamment par la prudence des Français qui reportent leurs achats importants : véhicules, équipements ménagers et travaux d’amélioration du logement. L’incertitude sur le marché de l’emploi et l’impact prolongé de la crise sanitaire ont renforcé cet attentisme. 

Un paradoxe : amélioration du moral mais attentisme persistant

Si l’inflation a ralenti à 2 % en 2024, entraînant une amélioration de la situation financière des ménages, ceux-ci restent réticents à s’endetter. Selon l'OCM, 85,4 % des Français ayant un crédit estiment pourtant que leur remboursement reste supportable.

Maya Atig, Directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), et Solenne Lepage, Déléguée générale de l’Association française des sociétés financières (ASF), expliquent cette prudence par une attente stratégique : « Les Français gèrent bien leurs crédits en cours, et attendent encore le meilleur moment pour concrétiser leurs projets. » 

2025 : vers une reprise timide du crédit ?

Malgré la morosité actuelle, un léger rebond du crédit est attendu pour 2025. Les intentions de souscription progressent légèrement :

  • 3,7 % des ménages envisagent un crédit à la consommation au premier semestre 2025 (contre 3,5 % en 2023).
  • 3,1 % des ménages souhaitent souscrire un crédit immobilier (contre 2,8 % en 2023).

Lire aussi : Crédit immobilier : des taux à 3 % pour 2025 ?

Toutefois, cette remontée reste modeste par rapport aux moyennes historiques, et pourrait être freinée par le contexte politique incertain et les fluctuations du marché de l’emploi.

Si la confiance des ménages continue de s'améliorer, la relance du crédit pourrait être plus marquée en 2026. En attendant, l’année 2025 s’annonce comme un tournant décisif pour le marché du crédit et la consommation des ménages français.

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