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Maroc, le parti islamiste sévèrement recadré par le Roi Mohammed VI


Actualité publiée le 14/03/23 11:50

Roi du Maroc

Au Maroc, les islamistes se sont fait recadrer par la plus haute autorité de l’État, le roi Mohammed VI, ce lundi 13 mars. Et pour cause : « des dépassements irresponsables et des approximations dangereuses », concernant les relations maroco-isréaliennes.

C’est la première fois dans l’histoire du Maroc que le palais royal recadre un parti politique par voie de communiqué. En effet, le cabinet royal accuse le parti islamiste du PJD (Parti de la Justice et du Développement) d’« instrumentaliser la politique extérieure du Royaume », un acte qualifié de « précédent dangereux et inacceptable », lit-on sur ce communiqué publié ce lundi 13 mars. Et de rappeler l’attachement du Roi Mohammed VI à la cause palestinienne qui constitue, selon Rabat, « une des priorités de la politique étrangère du souverain chérifien », à la fois Commandeur des croyants (Amir Al-Mouminine) et Président du Comité Al-Qods.

Les islamistes marocains dans la tourmente

La reprise des relations diplomatiques avec Israël, un pays où vivent près de 700 000 juifs originaires du Maroc, est un sujet qui visiblement dérange les islamistes, dont le Secrétaire Général, Abdelilah Benkirane, a accusé récemment le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita de défendre, lors de réunions avec des responsables africains et européens, ce qu’il considère comme étant « une entité sioniste ».

Au plus haut sommet de l’État, les propos du chef du parti du PJD, ne passent pas. Et pour preuve, le message sans équivoque adressé par le palais royal à l’ensemble de la classe politique marocaine et en particulier aux islamistes : « les relations internationales du Royaume ne peuvent être l’objet de chantage de la part de quiconque et pour quelque considération que ce soit ». Ainsi, Rabat met en garde contre le jeu d’ambiguïté guidée par des agendas partisans et rappelle que le rétablissement des relations entre le Maroc et Israël a été avant tout une décision d’État, intervenue dans un contexte particulier, notamment la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud par l’ancien Président américain Donald Trump.

En plus du communiqué du cabinet royal du 10 décembre 2020 et de l’entretien téléphonique entre le Roi du Maroc et le Président palestinien, ces relations sont aussi encadrées par la déclaration tripartite du 22 décembre 2020, signée devant le souverain et paraphée, du côté marocain, par l’ex-Chef de l’Exécutif d’idéologie islamiste, Saad Eddine El Otmani, qui lui-même exprimait son satisfecit par rapport à ce que représente cette « une victoire historique » pour l’intégrité territoriale du pays, sans pour autant évoquer la réactivation des relations entre le Maroc et Israël. Les islamistes qui étaient alors au pouvoir n’avaient ainsi d’autres choix que de rallier la position officielle du pays.

A noter que le Maroc entretenait déjà des relations diplomatiques avec Israël, celles-ci ont été rompues au début des années 2000. Un sujet qui figure parmi les contentieux entre les deux frères ennemis du Maghreb. En effet, l’Algérie, qui a décidé de manière unilatérale de rompre ses relations avec le Royaume chérifien, est en désaccord complet avec ce dernier, sur plusieurs dossiers : non seulement celui du Sahara, mais aussi celui des accords d'Abraham.

Au-delà des relations liant Rabat et Tel Aviv, la politique étrangère du Royaume relève des prérogatives du Roi, qu’il exerce, en vertu de la constitution, « conformément aux constantes nationales et aux intérêts suprêmes de la patrie, et à leur tête la question de l’intégrité territoriale », comme le souligne le communiqué du cabinet royal, qui appelle clairement à prioriser l’intérêt national sur toutes autres considérations.

Mutisme imposé aux cadres du PJD

La réaction des islamistes ne s’est pas fait attendre. Dans la foulée, la presse marocaine s’est fait écho de la décision du secrétariat général du PJD d’interdire aux membres tout commentaire à ce sujet, jusqu'à la réunion du parti pour discuter de la question.

Pour rappel, le Maroc ne cesse de mettre en avant son attachement à la réalisation de la solution des deux États avec la création d’un État palestinien dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem Est pour capitale.

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