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Christophe Douat, Directeur Général Medincell
La biotech française Medincell a de quoi sourire. Son traitement antipsychotique Uzedy, développé en collaboration avec l’israélien Teva Pharmaceuticals, vient de franchir un cap inattendu. Sur les trois premiers mois de 2025, les ventes du médicament ont grimpé à 39 millions de dollars, soit 2,6 fois plus qu’à la même période l’an dernier.
C’est ce qu’a annoncé Teva mercredi, à l’occasion de ses résultats financiers trimestriels. Une progression spectaculaire, qui confirme l’accueil croissant du marché pour ce traitement administré par injection sous-cutanée dans la prise en charge de la schizophrénie. Medincell, qui perçoit entre 5 % et 10 % de royalties sur les ventes, tire pleinement parti de cette dynamique.
En 2024, les ventes totales d’Uzedy avaient déjà atteint 117 millions de dollars. Mais le premier trimestre 2025 laisse entrevoir une accélération. D’autant plus que, selon les données de prescriptions publiées par Teva, l’utilisation du médicament aurait été multipliée par 2,8 sur la même période.
Medincell bénéficie d’une double mécanique financière dans ce partenariat : des redevances variables selon le chiffre d'affaires et un total de 105 millions de dollars de paiements d’étapes conditionnés à certaines performances ou jalons réglementaires.
L’injection sous-cutanée, moins contraignante que d’autres formes d’administration, semble séduire un nombre croissant de patients et de professionnels de santé. Ce mode d’administration constitue un avantage stratégique dans le suivi des troubles psychotiques chroniques.
Mais Medincell ne compte pas s’arrêter là. Dans son communiqué, la société française annonce que Teva prévoit de déposer au second semestre 2025 une demande de mise sur le marché auprès de la FDA pour une autre molécule : l’olanzapine, également sous forme injectable.
Et cette annonce pourrait changer la donne. Car l’olanzapine n’est pas un traitement marginal : il s’agit tout simplement de l’antipsychotique le plus prescrit aux États-Unis pour le traitement de la schizophrénie. Un feu vert de la FDA ouvrirait donc un marché considérablement plus large que celui déjà conquis par Uzedy.
Autrement dit, une autorisation pourrait être délivrée dès mi-2026, si le calendrier suit son cours.
Installée à Jacou, près de Montpellier, Medincell s’est spécialisée dans une technologie qui reste encore peu médiatisée : les formulations injectables à longue durée d’action. Ce positionnement de niche lui permet d’attaquer des segments à fort potentiel dans les pathologies chroniques, souvent négligés par les géants du secteur.
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Le partenariat avec Teva, amorcé en 2015, pourrait bien devenir un cas d’école de co-développement réussi. Avec un portefeuille en expansion et des résultats qui dépassent désormais les simples promesses, Medincell avance, pas à pas, vers une reconnaissance globale.
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