Où en est-on du trimestre anti-inflation ?

Le trimestre anti-inflation a été lancé il y a quelques jours dans les rayons des supermarchés. Cette initiative du gouvernement dont l’objectif est de contrôler les prix sur une sélection de produits alimentaires est reconnaissable en magasin grâce à un logo dédié. Mais force est de constater que les géants de la grande distribution ont encore un peu de mal à accorder leurs violons. 

En effet, à peine une semaine après le lancement du trimestre anti-inflation, très peu d'enseignes jouent réellement le jeu. Parmi les mauvais élèves, on retrouve par exemple Monoprix, Cora et Franprix, qui n'ont pas mis en place le logo dans leurs grandes surfaces, tandis qu’Intermarché et Casino ont commencé dans seulement quelques magasins. 

Faisons le point sur cette initiative, et sa difficile mise en marche. 

Qu’entend-on par trimestre anti-inflation ?

Depuis quelques jours, chaque enseigne de la grande distribution peut pratiquer les prix les plus bas et les plus attractifs sur une sélection de produits laissés à leur discrétion. L'intention évoquée par la mesure est de permettre d'aller au-delà des remises habituelles accordées au printemps pour permettre aux français de continuer à bénéficier des offres proposées dans le prospectus Leclerc de la semaine prochaine, mais aussi celles des catalogues d’enseignes comme Carrefour, Intermarché, Lidl ou encore Super U.  

Pour que les consommateurs puissent plus facilement s’orienter vers ses produits anti-inflation, un logo «Trimestre anti-inflation» bleu, blanc, rouge doit normalement être apposé. Mais dans les faits, ils sont souvent aux abonnés absents. Certaines enseignes expliquent qu’ils sont toujours en cours d’impression. 

Des «stops rayons» sont également installés en magasin pour guider les consommateurs. Selon les dires du gouvernement, ils concernent principalement les marques distributeurs, et non les produits des agriculteurs. 

Exceptés ces quelques mesures communes, chaque entreprise y va de ses propres initiatives. Lidl a par exemple lancé un panier anti-inflation de 50 produits, tandis qu’Intermarché propose 500 références à des prix plus attractifs. Chez Système U, ce sont 150 articles qui sont proposés à prix coûtant. 

Une initiative qui ne fait pas l’unanimité 

Malgré la bonne volonté affichée des enseignes de la grande distribution, le trimestre anti-inflation ne fait pas l’unanimité, en particulier auprès des associations de consommateurs. Trois d’entre elles, UFC-Que Choisir, Familles Rurales et Consommation Logement Cadre de Vie, considèrent en effet que le gouvernement «se contente aujourd'hui de s'en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu'elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing)». 

Ces dernières proposent des mesures plus concrètes, comme la suspension de la disposition «SRP+10» de la loi Egalim, qui contraint  les grandes surfaces à vendre les produits alimentaires 10% plus cher que leur prix d'achat.

De plus, les consommateurs devront se montrer patients avant de pouvoir profiter effectivement des prix anti-inflation et de voir une véritable baisse des prix . En effet, les stocks doivent être entièrement épuisés avant que les nouveaux produits affichant le fameux macaron du trimestre anti-inflation apparaissent en rayon. Il se pourrait que le trimestre s'écoule sans que les français puissent voir une réelle différence au niveau de leur porte-monnaie.

Patience donc…

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