(ABC Bourse) - Grâce à la bonne tenue des actifs financiers, le patrimoine économique de la France repart à la hausse en 2024. Mais cette embellie ne profite pas à tout le monde, et surtout pas à la pierre.

Même avec une dette publique abyssale, la France reste riche. Très riche. À la fin de l’année 2024, la valeur du patrimoine économique national atteignait 19.559 milliards d’euros. Ce chiffre impressionnant, publié ce jeudi dans une étude conjointe de l’Insee et de la Banque de France, représente une hausse de 2,6 % par rapport à 2023.
Ce rebond efface le recul observé l’année précédente, notamment dû à la chute des prix immobiliers. Mais la tendance reste bien en deçà des croissances moyennes des années 2010. Entre 2014 et 2022, le patrimoine national progressait de 4,8 % par an. Désormais, plus de trois quarts de cette richesse (76,5 %) sont concentrés entre les mains des ménages français.
Les actifs financiers boostent la richesse… mais pas pour tout le monde
En 2024, le patrimoine des ménages a été estimé à 14.953 milliards d’euros. Un chiffre conséquent, qui correspond à 8,2 années de revenus disponibles nets. Pourtant, comme le souligne Jean-Cyprien Héam, chef de division à l’Insee, ce niveau reste "comparable à ce qu'il était en 2017 mais en baisse depuis 2022".
La cause principale de la remontée générale ? Une "nette augmentation du patrimoine financier" des Français. Grâce à un taux d’épargne supérieur à 18 % de leurs revenus, les ménages ont vu la valeur de leurs placements progresser de 2,5 % l’année dernière. Mais cette performance reste inférieure à celle de 2023, qui avait atteint +8,3 %.
Problème : les actifs financiers ne représentent qu’un tiers du patrimoine des Français. L’essentiel de leur richesse est logé dans l’immobilier, qui pèse pour 61 % de leurs actifs. Or, malgré le léger rebond général, la pierre n’a pas retrouvé ses couleurs. En 2024, la valeur du patrimoine immobilier a encore reculé de 0,6 %, maintenant les ménages dans une croissance faible : +0,7 % seulement.
Les entreprises reprennent la main, l’État continue de s’enfoncer
Contrairement aux particuliers, les entreprises non financières ont largement profité du redressement de leurs actifs financiers. Sous "l'effet net de la valorisation des actions et participations", leur patrimoine a bondi de plus de 11 % en un an. Elles deviennent ainsi "le premier contributeur à la hausse du patrimoine national", avec 3.860 milliards d’euros, soit près de 20 % du total.
Le tableau est nettement moins flatteur du côté des administrations publiques. Déjà en baisse de 234 milliards d’euros en 2023, leur patrimoine net s’est encore contracté de 50 milliards l’an dernier. En fin d’année, il ne pesait plus que 690 milliards d’euros. Et pendant ce temps, le passif public, lui, continuait de grimper : +121 milliards en un an.
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