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Renault, amaigri, s'est mieux porté en 2022


Actualité publiée le 16/02/23 12:29
Le directeur financier du groupe Renault  Thierry Piéton (g) et son PDG Luca De Meo présentent les résultats annuels pour 2022 au siège de la marque à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, le 16 février 2023
Le directeur financier du groupe Renault Thierry Piéton (g) et son PDG Luca De Meo présentent les résultats annuels pour 2022 au siège de la marque à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, le 16 février 2023 (AFP/JULIEN DE ROSA)

Le groupe automobile Renault a repris pied en 2022, en compensant des ventes en forte baisse et son coûteux retrait de Russie par des hausses de prix, et grâce aux rentables Dacia.

Le chiffre d'affaires du constructeur français a bondi de 11,4%, à 46,4 milliards d'euros, et sa marge opérationnelle a doublé, à 2,6 milliards d'euros et 5,6% du chiffre d'affaires, a annoncé le constructeur jeudi.

"Je pense à début 2021, quand nous avions perdu 8 milliards d’euros et que pas grand-monde ne nous voyait rebondir. Je peux dire aujourd'hui que nous avons réussi", a lancé le directeur général du groupe, Luca de Meo, lors de la présentation de ces résultats dépassant légèrement les prévisions, au siège de Renault à Boulogne-Billancourt.

"Après des crises de gouvernance, financière, on est entré dans la période Covid à genoux", a poursuivi le dirigeant arrivé en 2020. "On a fait des sacrifices (...) On était à 900 calories (par jour) pendant deux ans et demi".

Le groupe a redressé ses marges en taillant dans ses coûts, en vendant ses voitures plus cher et en limitant les rabais.

La marque se positionne aussi progressivement sur le haut de gamme avec ses derniers modèles, à l'image du SUV Arkana ou de la Mégane électrique, vendue 46.000 euros.

- Prix en hausse -

Les ventes du groupe ont été presque divisées par deux en quatre ans: à peine plus de deux millions de véhicules vendus en 2022, dont un quart sous la marque économique Dacia.

Sur un marché automobile déprimé, les ventes de Renault ont connu une quatrième année consécutive de baisse en 2022, plongeant de 5,9% l'an dernier, hors Russie.

Les usines ont été redimensionnées et ne sont plus en surcapacité, après un plan de départ global lancé en 2021.

La cession du fabricant russe des Lada, Avtovaz, décidée par Renault après le déclenchement de la guerre en Ukraine, lui a notamment coûté 2,3 milliards d'euros de charge comptable
La cession du fabricant russe des Lada, Avtovaz, décidée par Renault après le déclenchement de la guerre en Ukraine, lui a notamment coûté 2,3 milliards d'euros de charge comptable (AFP/Archives/Yuri KADOBNOV)

Après deux années dans le rouge, le constructeur s'approche de l'équilibre: il a enregistré une perte nette (part du groupe) de 338 millions d'euros en 2022. Sa cession du fabricant russe des Lada, Avtovaz, décidée après le déclenchement de la guerre en Ukraine, lui a notamment coûté 2,3 milliards d'euros de charge comptable.

Les ventes hybrides et électriques, plus rentables, représentent désormais 39% des immatriculations du groupe en Europe, contre 4,5% en 2019.

Le groupe compte maintenant poursuivre dans cette dynamique avec le lancement de 18 nouveaux modèles d'ici 2025, dont le Kangoo, la R5 ou le Scénic électriques.

- Une "nouvelle énergie" -

Pour la première fois depuis 2019, la direction va proposer le versement d'un dividende symbolique, à hauteur de 0,25 euro par action.

L'idée est de revenir à une distribution de 35% du résultat net "à moyen terme". Mais il faudra pour cela que Renault, qui reste encore loin des performances d'autres constructeurs, regagne les faveurs des agences de notation, précise le groupe.

La production s'est améliorée au second semestre 2022, affectée toutefois par les pénuries de puces électroniques et de lourds problèmes de transport des véhicules neufs. Le portefeuille de commandes du groupe en Europe reste ainsi à un niveau "record" de 3,5 mois de ventes, au 31 décembre 2022.

Comptant sur une stabilisation du prix des matières premières, et une logistique encore compliquée, Renault vise pour 2023 une marge opérationnelle supérieure ou égale à 6% du chiffre d'affaires.

Les analystes du cabinet Oddo BHF ont salué "les progrès impressionnants du constructeur sur les fronts opérationnel et financier".

Ses perspectives pour 2023, avec une amélioration de sa rentabilité dans un contexte peu favorable, sont "uniques parmi les constructeurs européens et ne se retrouvent pas dans sa valeur boursière", estiment les analystes.

Après des semaines de forte hausse, l'action Renault affichait une légère baisse avant midi à la Bourse de Paris, à 42,84 euros.

Une Renault Mégane électrique présentée à l'usine de la marque automobile à Cléon, en Seine-Maritime, le 5 juillet 2022
Une Renault Mégane électrique présentée à l'usine de la marque automobile à Cléon, en Seine-Maritime, le 5 juillet 2022 (AFP/Archives/Lou BENOIST)

Le groupe s'est lancé à la chasse aux partenariats (20 nouveaux depuis 2020) pour sortir la tête haute (et sans trop investir) d'une transition électrisante mais risquée pour l'automobile: il va coopérer avec le chinois Geely pour ses moteurs traditionnels (en Espagne notamment), lancer ses voitures électriques en Bourse, mais aussi accélérer avec sa marque premium Alpine.

"2022 a été un tournant, les gens de Renault ont une nouvelle énergie maintenant", a conclu M. De Meo.

© 2023 AFP

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