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Renault-Nissan-Mitsubishi vise désormais la rentabilité plutôt que les volumes


Actualité publiée le 27/05/20 10:35

Assemblage d'une Renault Zoé à l'usine de Flins-sur-Seine, le 6 mai 2020 (AFP/Archives/Martin BUREAU)

Les constructeurs automobiles Renault, Nissan et Mitsubishi Motors ont annoncé mercredi qu'ils visaient désormais prioritairement la rentabilité et mettaient fin à la course aux volumes, rompant avec la stratégie de l'ancien patron déchu Carlos Ghosn.

"L'alliance est la clé de voûte de notre résilience et de notre compétitivité (...). Aujourd'hui, (elle) se recentre sur l'efficience et la compétitivité plutôt que sur les volumes", a déclaré le président du partenariat franco-japonais, Jean-Dominique Senard, lors d'une conférence de presse.

Depuis l'arrestation de Carlos Ghosn au Japon en novembre 2018 pour des malversations présumées, cette alliance unique dans l'industrie automobile a vécu une descente aux enfers, après avoir atteint la première place mondiale des ventes automobiles en écoulant plus de 10,6 millions d'unités.

Ces volumes record, présentés comme un triomphe par M. Ghosn, désormais réfugié au Liban, n'auront pas été d'un grand secours pour les partenaires dont la rentabilité a chuté ces derniers mois, avant même le début de la pandémie de Covid-19.

Les trois entreprises souffrent de surcapacités de production, qui se traduisent par des coûts élevés.

La nouvelle stratégie présentée mercredi prévoit de développer et produire en commun "près de 50%" des modèles des trois constructeurs à l'horizon 2025 pour une compétitivité accrue.

Cette mise en commun "devrait permettre de réduire les coûts et les dépenses d'investissements par modèle jusqu'à 40% pour les véhicules conçus sous ce nouveau schéma", a annoncé l'alliance.


L'équie dirigeante de l'alliance: de gauche à droite Osamu Masuko, Clotilde Delbos, Jean-Dominique Senard, Makoto Uchida et Hadi Zablit, le 30 janvier 2020 à Tokyo (JIJI PRESS/AFP/Archives/STR)

Ces annonces interviennent alors que Nissan et Renault doivent dévoiler respectivement jeudi et vendredi des plans d'économie sévères incluant des fermetures de sites et des suppressions de postes.

La nouvelle stratégie s'appuie sur un schéma de "leader-follower", avec une entreprise référente par modèle, par zone géographique et par technologie, les deux autres partenaires bénéficiant des savoir-faire et capacités industrielles du chef de file.

- Plus de standardisation -

L'objectif est de "renforcer la stratégie de standardisation (...), depuis la plateforme jusqu'au véhicule complet". La production de véhicules conçus en commun va être regroupée dans une seule usine du groupe "lorsque cela (sera) jugé pertinent".

A titre d'exemple, le renouvellement des SUV (4x4 urbains) de taille moyenne (Renault Kadjar, Nissan Qashqai) "sera mené par Nissan", tandis que le renouvellement des petits SUV (Renault Captur, Nissan Juke) "sera mené par Renault".

Concernant la répartition géographique, Nissan deviendra le référent en Chine, Amérique du Nord et Japon. Renault le sera pour l'Europe, la Russie, l'Amérique du Sud et l'Afrique du Nord. Mitsubishi Motors sera leader pour les pays d'Asie du Sud-Est et l'Océanie.

Les trois entreprises se répartiront les responsabilités sur plusieurs technologies clé.

Nissan prendra les commandes sur la conduite autonome et sur les motorisations des futurs modèles électriques développés sur des plateformes dédiées.

Renault sera responsable des technologies de connectivité basées sur le système d'exploitation Android (exploité dans le monde entier sauf en Chine où Nissan sera chef de file) et sur l'architecture électrique-électronique des véhicules. Le groupe au losange aura également la responsabilité des motorisations pour les véhicules électriques dérivés de plateformes thermiques.

Enfin, Mitsubishi sera référent sur les technologies hybrides rechargeables (essence-électrique) des véhicules de moyenne et grande taille.

Le journal français Le Figaro a affirmé mardi soir que Renault prévoyait de supprimer plus de 10% de ses effectifs français d'ici à 2024, principalement par non remplacement des départs à la retraite. Nissan, de son côté, pourrait supprimer 15% de ses emplois dans le monde d'ici à 2023.

Renault a dévoilé en début d'année ses premières pertes en dix ans et Nissan annoncera jeudi des résultats attendus aussi dans le rouge. Également mal en point, Mitsubishi doit aussi annoncer un plan d'économie fin juillet ou début août.

Le renouvellement des dirigeants chez Renault et Nissan, impulsé par M. Senard, a en tout cas permis de tourner la page d'une année de crise entre Français et Japonais. Avec le resserrement des liens annoncé mercredi, les dissensions qui avaient éclaté au grand jour dans le sillage de l'affaire Ghosn semblent désormais dépassées.

"L'alliance est la clé de voûte de la compétitivité de chaque partenaire", a déclaré mercredi le directeur général de Nissan, Makoto Uchida. "Mutualiser les forces de l'alliance sera crucial", a affirmé le patron de Mitsubishi Motors, Osamu Masuko.

© 2020 AFP

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10 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

glanglois
27/05/20 11:18

Malheureusement pour eux la qualité et la fiabilité ne fait pas partie de leurs stratégies !!! rajoutez à cela un réseau qui s'apparente davantage à une organisation mafieuse .. et vous comprenez pourquoi les Français préfère acheter Allemand ou suédois car là on ne peu pas se tromper ....

Obywan
27/05/20 11:32

Encore une personne ignorante quand elle parle d'automobile allemande....


Mercedes Benz > Renault > motorisation (bien entendu hors gamme AMG)

cgcroco
27/05/20 11:42

Volvo, détenu par le chinois Geely, est l'unique constructeur suédois, hihi... je ris jaune

Leblon
27/05/20 12:18

+1 pour obywan

Glanglois tu as une dent contre les constructeurs français mais attention tout de même.

Mercedes partage des motorisations avec Renault.

les allemands ne se privent pas pour mettre des moteurs downsizé sous des capots de golf, série 1...

Quant aux suédois, contrôlés par des chinois et propriétaires de renault trucks. Oui, ils sont plus fiables, mais les berlines c’est 35k€ à 100k€ pas du tout les mêmes clients que peugeot ou renault, donc on peut exiger pour ce prix là des pièces plus robustes plus fiables.

Dacia se vend très bien en France, pour sa fiabilité !

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