Réserve crypto : la Corée du Sud va-t-elle prendre les devants ?

Actualité publiée le 28/03/25 11:43

Les marchés crypto jouent aux montagnes russes, et la Corée du Sud pourrait bien vouloir prendre le train en marche avant qu'il ne file à toute allure. Connue pour son avance technologique, Séoul observe le marché avec prudence, hésitant entre régulation stricte et adoption stratégique. Faut-il foncer tête baissée ou attendre que la volatilité s'apaise ? Une chose est sûre : la pression monte pour que le pays se positionne en leader sur l'échiquier des actifs numériques.

L'appel des experts : vers une réserve nationale de Bitcoin ?

Récemment, lors d'un forum organisé par le principal parti d'opposition sud-coréen, une coalition comprenant des spécialistes financiers et des législateurs a fortement recommandé la mise en place d'une réserve nationale de Bitcoin. Cette suggestion n'arrive pas de manière hasardeuse. Elle fait suite aux mesures entreprises par certaines économies occidentales cherchant à capitaliser sur le potentiel des crypto-monnaies et du cours du Bitcoin.

Ce débat intervient alors que des sommets tels que celui à la Maison Blanche montrent une prise de conscience étendue autour des crypto-actifs. Les modèles américains commencent à influencer largement l'Asie, où, par exemple, Hong Kong renforce déjà son secteur numérique. Au Japon, les discussions s'orchestrent autour de la création d'une réserve spécifique tout en repensant les taxes associées au commerce de ces monnaies virtuelles.

Le cadre réglementaire actuel en Corée du Sud

Il apparaît que malgré les compétences technologiques indéniables de la Corée du Sud, le pays affiche une relative lenteur en matière de régulation des crypto-monnaies. Selon certains analystes, comme Min Jung, cela est dû à des lois obsolètes qui empêchent l'accès facile des institutions financières aux transactions cryptographiques.

À titre d'exemple :

Bien que le gouvernement ait récemment permis aux entreprises d'ouvrir des comptes crypto, les fonds négociés en bourse pour des actifs tels que le Bitcoin et l'Ethereum demeurent interdits.
Les institutions financières restent limitées dans leurs interactions avec les plateformes d'échange, compliquant l'investissement institutionnel.
La taxation sur les gains crypto, bien qu'en discussion, freine encore l'adoption massive chez les investisseurs particuliers.

La rigidité administrative constitue ainsi un frein majeur au potentiel énorme que recèlent les crypto-monnaies pour dynamiser l'économie sud-coréenne.

L'urgence d'une monnaie stable locale

Outre les débats animés autour des réserves de Bitcoin, les experts du comité ont insisté sur l'importance de développer un stablecoin adossé au won, la monnaie nationale. Une telle initiative pourrait faire face aux stablecoins actuellement adossés au dollar américain et limiter leur domination croissante, préservant ainsi la souveraineté monétaire indispensable pour le pays.

Dans ce contexte, l'influence des politiques économiques américaines sous l'impulsion de figures comme Trump se fait sentir, notamment par ses répercussions indirectes sur les taux d'intérêt globaux et les échanges commerciaux. L'introduction d'un stablecoin coréen constituerait un mouvement stratégique significatif en renforçant la stabilité économique interne.

Les perspectives politiques : un changement de cap en vue ?

Avec la possibilité de voir le Parti démocratique revenir au pouvoir, de nombreux acteurs espèrent que des ajustements seront faits en faveur des crypto-monnaies dans le paysage réglementaire sud-coréen. Le député Kim Min-Seok, haut placé dans le comité de préparation des politiques, a laissé entendre des réformes radicales en cas de victoire électorale.

Tandis que les États-Unis et certaines régions asiatiques poussent rapidement pour accélérer l'adoption de ces nouvelles technologies financières, la Corée du Sud, quatrième économie du continent asiatique, équilibrera innovation et régulation. L'établissement d'une réserve Bitcoin et la mise en œuvre d'un stablecoin basé sur le won ne seraient pas seulement bénéfiques nationalement, mais pourraient aussi rehausser la stature internationale du pays.

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