Résultats du groupe Casino au T3, Jean-Charles Naouri veut rassurer les investisseurs

Actualité publiée le 15/12/22 10:33

Le groupe Casino a fait l’objet de certaines rumeurs alarmistes au début de l’année 2022 concernant sa situation financière. Le distributeur stéphanois a toutefois réussi à rassurer ses créanciers en publiant des chiffres encourageant au troisième trimestre (T3). Des Résultats boostés par ses diverses cessions d’actifs qui sécurisent son bilan, et d’autres à venir qui préparent le remboursement de ses échéances financières.

Ces six derniers mois, le groupe Casino a subi la propagation de certaines rumeurs pessimistes, une pression spéculative sur ses instruments de crédit, ou encore la dégradation de sa perspective par Moody’s (septembre) et de sa notation par S&P’s (octobre). Le groupe de Jean-Charles Naouri a ainsi vu son cours de Bourse passer de 19 euros en mai à 7,57 euros début octobre, faisant chuter sa capitalisation boursière jusqu’au niveau de 820 millions d’euros.

En novembre, le distributeur stéphanois a présenté aux investisseurs les résultats de son troisième trimestre, qui sont rassurants et contribuent à changer la donne. Si le groupe français affichait une dette nette de 5,179 milliards d’euros, celle-ci s’est tout d’abord réduite de 600 millions d’euros suite à la cession de GreenYellow à Ardian.

Depuis novembre, le groupe de Jean-Charles Naouri a aussi accéléré en effectuant tout d’abord différents rachats de dette. Il a par exemple acquis 164 millions d’euros d’EMTN (Euro Medium Term Notes) arrivant à échéance en janvier 2023 (taux nominal de 4,6%), et 30 millions d’euros d’EMTN (taux nominal de 4,5%) à échéance mars 2024. Le groupe Casino a également racheté 78 millions d’euros d’obligations sécurisées Quatrim (à 5,8%) arrivant à échéance en 2024. Des opérations qui lui ont permis d’économiser 20 millions d’euros de frais financiers sur le trimestre.

Le 30 novembre, le groupe dirigé par Jean-Charles Naouri a aussi encaissé 491 millions d’euros suite à la vente de 10,4% de ses parts dans le capital de sa filiale brésilienne Assai. 140 millions d’euros serviront à rembourser de manière anticipée la dette de sa holding Segisor d’échéance juillet 2023. Lors de sa réunion avec les investisseurs, le distributeur affichait une échéance de 36 millions d’euros d’EMTN arrivant à échéance en janvier prochain. Cette somme sera remboursée par du cash disponible sur un compte séquestre dédié. D’ici les 12 prochains mois, le groupe fera face à une nouvelle échéance de 653 millions d’obligations sécurisées Quatrim 2024 (portant intérêt à 5,8%).

Il peut toutefois compter sur plusieurs solutions d’ici là, comme le rachat anticipé de ces titres. L’achèvement de son plan de cession en France pourrait notamment lui permettre de faire entrer 400 millions d’euros de trésorerie additionnelle. De plus, le groupe Casino compte effectuer un spin-off de sa filiale colombienne Exito (propriété du brésilien GPA), dont il détient 41% du capital. Objectif : faire ressortir la valeur réelle d’Exito et monétiser les parts du groupe stéphanois pour faire face à l’échéance de janvier 2024. Le groupe doit aussi répondre à la seconde échéance de 2024, concernant 529 millions d’EMTN. Et il devrait y faire face sans difficulté grâce à la disponibilité d’une large part de son patrimoine immobilier (utilisé en garantie des titres Quatrim) et à la monétisation de ses actifs en Amérique latine.

Le groupe dirigé par Jean-Charles Naouri retrouvera ensuite une échéance de 357 millions d’euros au mois de février 2025, qu’il devrait résoudre facilement vis-à-vis de ses actifs disponibles. Le distributeur va aussi rembourser en août 2025 son crédit « term-loan » fixé à 1 425 millions d’euros via ses actifs en France et en Amérique latine.

Les créanciers ont donc de quoi être rassurés, d’autant plus que le prix des obligations Casino les plus proches est remonté, avec une dette Quatrim qui s’échange à 98% de sa valeur faciale, et une obligation ETMN 2024 qui se traite à 89% de sa valeur faciale. Le groupe de Jean-Charles Naouri peut aussi exercer à tout moment un prêt de 2,1 milliards d’euros dans 21 grandes banques. Sa dynamique de désendettement a été par ailleurs valorisée par l’agence de notation Fitch Ratings, qui lui a attribué fin novembre la note « B » avec perspective positive.

Autre preuve du dynamisme du groupe Casino : un réseau d’enseignes qui ne cesse de s’étoffer, avec 800 magasins ouverts cette année. Un travail qui va se poursuivre en 2023, tout particulièrement sur le modèle de la franchise. Pour rappel, les Enseignes Casino ont conclu, le 24 octobre dernier, un contrat de ralliement avec le groupe Bérard Distribution pour le ralliement en franchise de 153 points de vente.

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