Revolut enchaîne les records. En 2024, la néobanque britannique a doublé son bénéfice net, atteignant 934 millions d’euros, selon les chiffres relayés le 24 avril par l’AFP. Un bond spectaculaire, porté par une base d’utilisateurs en plein essor, plus de 15 millions de nouveaux clients en un an, et une diversification accélérée de ses services. Dans ce tableau de croissance étourdissant, la France joue désormais un rôle central : elle devient le deuxième marché de Revolut, avec plus d’un million de nouveaux inscrits en 2024. Et ce n’est qu’un début, assure la fintech.
Lancée en 2015 par Nik Storonsky, Revolut affiche désormais 52,5 millions de clients dans le monde, soit une progression de 38 % en un an. Pour Antoine Le Nel, directeur de la croissance, « d’ici fin 2025, nous devrions atteindre 10 millions de clients en France ». Une ambition qui pourrait rebattre les cartes sur le marché bancaire hexagonal, où Revolut s’attaque désormais frontalement à BoursoBank, Fortuneo ou encore Monabanq.
Une croissance propulsée par des clients plus actifs et des services étoffés
La recette du succès 2024 tient en quelques mots : volume d’utilisateurs, offres enrichies et taux d’intérêt élevés. En exploitant au maximum les dépôts de ses clients dans un contexte de taux favorables, Revolut a boosté sa rentabilité.
Mais l’enjeu va bien au-delà des taux. « Nos clients utilisent une gamme plus large de services, tant du côté particulier que professionnel », explique Nik Storonsky. Cette dynamique se traduit par une augmentation de 45 % des abonnements payants, et même 94 % rien qu’en France. Autre levier : le segment Revolut Business, qui représente désormais 15 % du chiffre d’affaires global, avec 463 millions de livres sterling générés en 2024. Un secteur encore jeune, mais en pleine accélération.
Pour nourrir cette croissance, la fintech ne se contente plus d’un simple compte bancaire digital. Elle a récemment lancé du crédit immobilier en Lituanie, avec une extension prévue en Irlande, puis en France dans le courant de l’année. Objectif : devenir la banque principale de ses utilisateurs.
Le cap des 100 millions de clients et la bataille de la régulation
Revolut ne cache plus ses ambitions : atteindre 100 millions de clients dans 100 pays. Un objectif qui paraît de moins en moins lointain, mais qui s’accompagne de défis majeurs, notamment sur le plan réglementaire.
Revolut a franchi une étape cruciale en obtenant une licence bancaire "avec restrictions" au Royaume-Uni en juillet dernier. Une reconnaissance importante pour une entreprise longtemps tenue à distance par les autorités britanniques. L’année 2025 pourrait ainsi marquer un tournant avec l’obtention espérée de la licence bancaire complète, qui ouvrirait la voie à une concurrence frontale avec les mastodontes traditionnels.
Pourquoi la France devient un enjeu stratégique pour Revolut
La surprise de cette publication ? La France s’impose comme un pilier de la stratégie européenne de Revolut. En 2024, plus d’un million de nouveaux clients français ont rejoint la plateforme. Résultat : le marché hexagonal devance désormais tous les autres, à l’exception du Royaume-Uni.
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Ce boom n’est pas anodin. En France, les jeunes actifs et les indépendants sont friands de services bancaires flexibles et mobiles. Revolut, avec son application ultra-complète, ses cartes internationales, ses comptes rémunérés et ses offres pro, coche toutes les cases.
Et ce n’est que le début. D’ici fin 2025, Revolut table sur 10 millions de clients en France, soit un quasi-doublement en un an. La néobanque veut s’imposer comme une alternative sérieuse aux banques classiques et faire oublier son image de simple carte bancaire pour globe-trotters.
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