(ABC Bourse) - Proche d’Emmanuel Macron, Roland Lescure prend les rênes du ministère de l’Économie. Son parcours d’homme d’affaires et sa fidélité politique en font un acteur-clé du nouveau gouvernement Lecornu.
Cette fois c’est la bonne. Le nom de Roland Lescure circulait depuis longtemps dans les arcanes du pouvoir sans jamais aboutir. Député depuis 2017, cet ancien cadre du monde de la finance avait déjà été pressenti pour de nombreux postes. Il avait notamment été envisagé à la tête de l’Assemblée nationale en 2022, où il était même le préféré de l’Élysée, avant que Yaël Braun-Pivet ne l’emporte. En janvier puis en décembre 2024, son nom avait également été murmuré pour Matignon, mais il avait été doublé successivement par Gabriel Attal et François Bayrou.
C’est finalement à l’automne 2025, alors que Sébastien Lecornu peinait à finaliser son gouvernement, que Roland Lescure fait son retour. Il prend les rênes du ministère de l’Économie, un portefeuille majeur à Bercy. Il succède à Eric Lombard et hérite d’un chantier politique brûlant : la présentation du budget 2026 à une Assemblée nationale fracturée.
De la finance canadienne à l’arène politique française
Né à Paris, Roland Lescure est diplômé de l’École polytechnique. Mais c’est à l’étranger, et particulièrement au Canada, qu’il a bâti sa carrière. Longtemps dirigeant dans le secteur financier, il a été vice-président de la Caisse de dépôt et placement du Québec, un fonds d’investissement majeur. Cette trajectoire internationale alimente sa réputation de technicien de haut niveau, familier des grands équilibres économiques.
Son retour en France s’est accompagné d’un engagement politique fort aux côtés d’Emmanuel Macron. Il le suit sans discontinuer depuis 2017, multipliant les postes stratégiques : président de la commission des affaires économiques, puis ministre de l’Industrie et de l’Énergie entre 2022 et 2024.
À Bercy, une équation politique et économique complexe
La tâche qui attend Roland Lescure est immense. Le budget 2026 doit être porté devant une Assemblée dominée par une opposition déterminée, dans un contexte de tensions budgétaires. Pour faire passer son projet, il devra composer avec les socialistes, dont le soutien s’annonce indispensable.
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S’il reste discret sur ses ambitions, Roland Lescure n’a jamais caché son opposition frontale à l’extrême droite. Sa nomination est ainsi perçue comme un signal de continuité dans la ligne économique du macronisme, mais aussi comme un pari politique dans un climat parlementaire incertain.
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