Sanofi a vu son titre plonger de plus de 8% jeudi, effaçant près de 13 milliards de dollars de capitalisation, après la publication de résultats cliniques jugés insuffisants pour son traitement expérimental contre l’eczéma.
Sanofi a connu une journée noire en Bourse le 4 septembre 2025. Le géant pharmaceutique français a vu son action reculer de plus de 8 % ce mercredi, effaçant près de 13 milliards de dollars de sa valorisation. En cause : des résultats cliniques jugés décevants pour son médicament expérimental contre l’eczéma, l’amlitelimab.
Le laboratoire avait pourtant annoncé que son traitement ciblant la dermatite atopique avait atteint les objectifs principaux de son essai de phase III. Après 24 semaines, les patients traités affichaient une amélioration statistiquement significative de la clarté de la peau et de la gravité des symptômes par rapport au placebo. Mais les données, bien qu’encourageantes, apparaissent en retrait par rapport au Dupixent, le blockbuster de Sanofi déjà utilisé contre l’eczéma sévère et plusieurs maladies immunitaires.
Amlitelimab, l’espoir déçu face au Dupixent
Sanofi présentait l’amlitelimab comme l’héritier naturel du Dupixent, dont le brevet expirera en 2031. Ce médicament, co-développé avec l’américain Regeneron, a rapporté environ 13 milliards d’euros de ventes en 2024. Les investisseurs espéraient que l’amlitelimab assure la relève, mais les résultats n’ont pas dissipé les doutes.
L’analyste Emily Field, de Barclays, a souligné à Reuters : "C'est pourquoi nous assistons à une telle réaction sur le titre, en raison de l'inquiétude que Sanofi n'ait pas suffisamment de produits en développement pour remplacer le Dupixent après l'expiration de son brevet," avant d’ajouter : "De plus en plus, Sanofi est perçue comme une valeur à risque de chute brutale."
Les marchés sanctionnent lourdement Sanofi
Le titre Sanofi a clôturé en baisse de 8,31%, la plus forte de l’indice paneuropéen STOXX 600. Pour les analystes de JPMorgan, les données confirment une efficacité inférieure à celle du Dupixent. Le cabinet Jefferies a pour sa part jugé les résultats inférieurs aux essais précédents et aux standards des concurrents, malgré un profil de sécurité jugé satisfaisant.
Seule note positive, UBS a qualifié l’efficacité de l’amlitelimab de "solide", en mettant en avant un atout potentiel : une injection seulement toutes les 12 semaines, contre une fréquence plus contraignante pour le Dupixent.
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