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SNCF: pagaille en vue au premier jour des vacances scolaires


Actualité publiée le 19/10/19 03:15

TER à Marseille le 3 avril 2018 (AFP/Archives/BERTRAND LANGLOIS)

Comme vendredi, le trafic SNCF va rester très perturbé samedi, au premier jour des vacances scolaires, direction et syndicats n'ayant pas trouvé de compromis pouvant inciter les conducteurs et contrôleurs à lever leur droit de retrait, exercé après un accident qui a fait plusieurs blessés mercredi, dont un conducteur de train.

Après cinq heures de discussions, les deux parties se sont séparées sans accord et devraient se voir dans le "courant de la semaine prochaine", a annoncé la direction à l'AFP.

D'ici là, elle appelle les conducteurs et contrôleurs à "reprendre au plus vite le travail car ils sont en situation irrégulière", assure-t-elle.

Côté trafic, "la situation sera très sensiblement identique" à celle de vendredi, où le réseau TER et certaines lignes franciliennes ont été très perturbées.

Les TGV seront aussi légèrement affectés dans la région Sud-Est (Lyon, Marseille, Nice, Montpellier) et Atlantique-Ouest (Rennes, Nantes, Bordeaux), avec 9 trains sur 10. Le trafic sera normal dans le Nord et l'Est. Il n'y aura aucun train low-cost Ouigo en région Paca.

Lors de la réunion avec l'ensemble des syndicats, qui a débuté vers 18H30 vendredi, la direction a fait trois propositions: renforcer le dispositif d'alerte et de sécurité des trains et "passer au crible l'ensemble des mesures de sécurité à appliquer par le conducteur en cas d'accident", "répartir dans le temps les nouvelles procédures de départ des trains, qui devaient être appliquées le 15 décembre" et "accélérer très fort le recrutement en 2019, en particulier contribuant à la sécurité des biens et des personnes".

"Ces propositions n'ont pas été saisies par les organisations syndicales", a souligné la direction, à l'issue de la réunion.

- "Plusieurs mises en demeure" -

Une autre réunion s'était tenue dans la matinée entre la direction et la CGT, qui réclame la présence obligatoire d'un contrôleur par train, alors que le conducteur accidenté était le seul agent SNCF à bord de son TER, qui circulait en Champagne-Ardenne.

"Cette grève sans préavis est totalement irrégulière", avait souligné lors d'une conférence de presse vendredi le directeur de la branche TER, Frank Lacroix.

Il y a eu "plusieurs mises en demeure", a précisé la direction dans la nuit de vendredi à samedi.

Vendredi après-midi, la SNCF avait fait état de 55% des TER en circulation. On comptait dans la journée un train Intercités sur deux tandis qu'en région parisienne 70% des Transiliens étaient en circulation, mais là aussi avec d'importantes disparités, les RER B et D étant les plus touchés, ainsi que les lignes R, H, J, K et L.


A la station Chatelet-Les Halles à Paris, le 8 mars 2016 (AFP/Archives/Geoffroy Van der Hasselt)

Dans les principales gares, des agents d'assistance SNCF vêtus d'un gilet rouge orientaient les usagers, parfois en colère.

Cet arrêt de travail fait suite à un accident survenu mercredi soir: un TER reliant Charleville-Mézières à Reims a percuté un convoi routier exceptionnel coincé sur un passage à niveau à Saint-Pierre-sur-Vence (Ardennes). La préfecture des Ardennes indique qu'il y a eu "onze blessés", dont certains ont été hospitalisés.

Des agents de conduite et contrôleurs ont fait valoir leur droit de retrait dès jeudi et plus encore vendredi matin, à la prise de service. Le conducteur, blessé et choqué, "a dû porter secours aux passagers car c'était le seul agent SNCF à bord!", a déploré dans un communiqué SUD-Rail.

Ce syndicat, ainsi que la CGT-Cheminots, FO-Cheminots et la Fgaac-CFDT, contestent le mode d'exploitation "équipement agent seul", qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur, évoquant des risques de sécurité pour les voyageurs, alors que selon la direction "il existe depuis des dizaines d'années".

De son côté, le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a déploré une "grève surprise (...) hors du cadre légal".

"Le droit de retrait, c'est un droit des travailleurs pour dire: +attention il se passe quelque chose de grave+", a défendu le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. "On a évité un drame parce qu'il y a un conducteur consciencieux, attaché au service public ferroviaire, qui a bossé. Mais on ne peut pas continuer comme ça", a-t-il dit.

bur-mer-bow-jlp-mpf/cel/sma

© 2019 AFP

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19 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

TZ PEUCH
19/10/19 09:16
Les planqués , branleurs et nantis surprotégés sont heureux de terroriser le peuple des travailleurs qui souhaitait prendre quelques vacances bien meritees
parsec2
19/10/19 09:36

« Ce syndicat, ainsi que la CGT-Cheminots, FO-Cheminots et la Fgaac-CFDT, contestent le mode d'exploitation "équipement agent seul", qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur, évoquant des risques de sécurité pour les voyageurs, alors que selon la direction "il existe depuis des dizaines d'années". »

Ce qui était l'exception ne doit pas toujours devenir la règle. Ce n'est pas parce que cela serait possible sur une ligne donnée que cela l'est partout. Evidemment, ce n'est pas le cas. Ils ont raison. Les agents réagissent avant tout pour les usagers. Il en va de la sécurité, et là, il n'y a pas à transiger. L'incapacité de cette direction à entendre le terrain et à gérer son timing sont affligeantes. Le tempo, c'est elle qui l'impose. C'est elle la responsable. Seules les personnes naïves sont dupes.

parsec2
19/10/19 09:47

La direction fixe des mesures dégueulasses avec un timing dégueulasse pour tenter de prendre de court leurs employés et le bon sens des usagers. Quae sunt Caesaris, Caesari ! Si vous cherchiez un responsable, TZ PEUCH : cette direction est clairement une "preneuse d'otages" !

CRI74
19/10/19 10:17

Une fois de plus concernant le ferroviaire , les événements sont relatés de manière fallacieuse .

1/ il s'agit d'un droit de retrait qui implique un danger grave et imminent , ici pour le personnel propre mais aussi et surtout pour les voyageurs .

2/ Celui ci découle de deux situations aussi grave l'une que l'autre .

* Un conducteur a subi un malaise entraînant l'arrêt automatique du train . L'accès cabine est verrouillé et aucune porte ne donne sur l'extérieur . Il y a donc danger vital pour la personne qui ne peut pas être secourue dans des délais raisonnables .

Les voyageurs , seuls , ont dû appeler les secours au portable => une chance , il y a du réseau et le train n'est ni sur un viaduc ou dans un tunnel ou un endroit peu accessible . Comment se comportent les voyageurs s'ils descendent du train avec les risques de collision induits , ou de blessures en sautant depuis la rame , deux questions sécuritaires parmi bien d'autres ...

* Un train percute un convoi exceptionnel indûment stoppé sur un passage à niveau .

Conducteur et passagers sont blessés , là encore sans possibilité d'intervention rapide extérieure .La sécurité des personnes est également gravement engagée si le conducteur est dans l'incapacité d'arrêter les autres trains , mission dévolue par défaut au contrôleur s''il existe . Là encore , le secours aux victimes demeure problématique , sa rapidité gravement compromise vu que personne n'est qualifié et en état pour intervenir de manière efficace

L'équipement dit à agent seul (EAS) est effectivement en place depuis 1985 sur la banlieue parisienne , des conditions déjà limites mais où la densité de circulations et la proximité d'intervenants qualifiés rend les incidents plus aisément traitables sans que cela soit la panacée ou ne compromette la sécurité des personnes.

Demeure l'aspect sûreté , pas plus assuré dans un cas que dans l'autre .

Le droit de retrait apparaît donc cohérent avec cette situation et tombe effectivement dans une très mauvaise période .

Pourquoi SNCF , autorités organisatrices (régions ) et état , tous parfaitement informés depuis des années ont -ils laissé cette dérive s'installer , l'équipement EAS en province étant pour une bonne partie très récent ?

Coût économique contre sécurité des personnes , voilà la question critique qui se pose avec fracas aujourd'hui

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