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"Ne me prenez pas l'un des derniers plaisirs que je peux encore m'offrir", supplie Gerald Ansel. Cet amateur américain de vin veut convaincre l'administration Trump de renoncer à imposer des tarifs douaniers sur des produits emblématiques pour punir la France de sa taxe GAFA.
L'administration Trump a récemment menacé de surtaxer "jusqu'à 100%" l'équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français.
Champagne, roquefort, sacs à main en cuir, cosmétiques, porcelaine de Limoges, cocottes en fonte Le Creuset et Staub, pourraient ainsi faire les frais du mécontentement des Etats-Unis après l'instauration en France d'une taxe sur les géants du numérique qui frappe en premier lieu les "Gafa" américains (Google, Apple, Facebook et Amazon).
Le représentant américain au commerce (USTR) reçoit jusqu'à lundi soir les commentaires écrits de particuliers et professionnels du secteur, et tiendra mardi une réunion publique, pour examiner les demandes d'exemptions.
"Des petites et moyennes entreprises seront pénalisées tout au long de la chaîne d'approvisionnement en représailles à des taxes sur les géants des services numériques", déplore ainsi, dans son commentaire à l'USTR, la Specialty Food Association (SFA), organisation professionnelle alimentaire qui compte plus de 3.900 membres aux Etats-Unis.
L'organisation estime qu'environ 14.000 détaillants de produits alimentaires spécialisés seront pénalisés par ces droits de douane, ainsi que plus de 20.000 autres détaillants alimentaires.
Dix associations d'importateurs de vins français, qui ont envoyé un courrier commun à l'USTR, ont chiffré de 11.200 à 78.600 les pertes d'emplois aux Etats-Unis si ces menaces sont mises à exécution.
- Hausse astronomique des prix -
Le mesure n'entrera pas en vigueur avant mi-janvier, à l'issue de la période de consultations.
Ces droits de douanes supplémentaires, "premièrement, feront perdre leur emploi à des gens, et les consommateurs n'auront plus accès à des produits qu'ils aiment ou devront supporter une hausse astronomique des prix", selon Kermit Lynch Wine Merchant, un importateur de vins français et italiens, dans un courrier transmis à l'USTR.
"Malgré l'importance du marché américain pour le vin européen, les producteurs européens ne seront pas autant pénalisés que les consommateurs américains. (...) A la fin, les perdants seront les consommateurs et les entreprises américains", ajoute l'importateur.
De leur côté, les géants du numérique se gardent de condamner ces taxes supplémentaires.
La Computer & Communications Industry Association, qui regroupe entre autres Facebook, Amazon et la maison mère de Google, Alphabet, estime ainsi que "l'action de la France mérite une réponse conséquente et proportionnée de la part des Etats-Unis".
"Si des changements sont nécessaires dans la taxation internationale de l'économie numérique, cela doit être mené dans le cadre d'un processus multilatéral à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)", plaide cette organisation.
Pour mettre fin à des pratiques fiscales controversées des multinationales du numérique accusées de minorer leurs revenus en France, le gouvernement français a voté fin 2018 une taxe dite "Gafa" qui impose ces entreprises à hauteur de 3% du chiffre d'affaires réalisé en France.
Le Canada compte également taxer les géants du numérique mais attendra, avant d'agir, la décision de l'OCDE, qui doit rendre à l'été un rapport sur le sujet.
"Les menaces de sanctions américaines sont inacceptables. Notre priorité est de trouver une solution internationale à l'OCDE sur la taxation du numérique. Si nécessaire, nous sommes prêts à riposter au niveau européen", avait rétorqué mi-décembre le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.
Si les Etats-Unis concrétisent leurs menaces, il s'agirait d'un deuxième train de sanctions douanières touchant la France: dans la longue bataille juridique autour des subventions accordées à Airbus, l'administration Trump a commencé mi-octobre à appliquer des taxes punitives s'élevant à 10% sur les avions européens, et à 25% sur divers produits alimentaires de l'Union européenne dont une partie des vins français.
© 2020 AFP
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Pictou
05/01/20 21:54
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Taxera, taxera pas, les produits français ?... https://www.abcbourse.com/marches/taxera-taxera-pas-les-produits-francais-dans-l-expectative-aux-etats-unis_491781 3% de taxes sur le chiffre d'affaires d'Amazon, ça ne devrait pas beaucoup les gêner, il leur suffira d'augmenter d'autant leurs prix et de mettre un peu plus de robots en service pour gagner davantage, à moins que les Français réfléchissent et décident de ne plus rien acheter chez eux. Par contre avec 10% de taxes sur le champagne ou le roquefort, il ne restera que les milliardaires pour se payer le luxe Français. C'est en tout cas une réponse non pas... 10... mais 33...proportionnée! Trump semble avoir des lacune en mathématiques !!!!il ne semble pas très au fait de ce que les GAFA ne nous ponctionnent sans taxes............et je ne pense pas que la France soit en première ligne dans le vol de leur propriété intellectuelle. |
moicmoi
05/01/20 23:18
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Ben….On pourrait se demander si Trump n’a pas fait ENA. |
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