L’annonce est tombée ce jeudi 4 septembre, confirmant un virage commercial stratégique entre les États-Unis et le Japon. Le président américain Donald Trump a signé un décret présidentiel réduisant les droits de douane sur les véhicules japonais importés de 27,5 % à 15 %. Le document, publié sur le site de la Maison Blanche, officialise l'accord conclu en juillet dernier avec Tokyo, après des semaines de négociations menées tambour battant.
Dès sa publication au journal officiel américain, le décret entrera en vigueur dans un délai de sept jours. Il marque un tournant majeur pour les constructeurs japonais, qui bénéficient désormais d’un traitement similaire à celui octroyé aux industriels européens. En réduisant les taxes à 15 %, contre 25 % pour la majorité des autres véhicules étrangers, Washington accorde ainsi au Japon un avantage commercial stratégique.
Un geste fort vers Tokyo... mais pas sans conditions
L’accord signé entre les deux puissances ne se limite pas à une simple réduction tarifaire. Il fixe un plafond de 15 % pour la majorité des produits japonais exportés vers les États-Unis. Certains secteurs stratégiques, comme l’aéronautique, les matières premières non disponibles sur le sol américain ou les médicaments génériques, sont même totalement exemptés.
Ce décret a également tranché un point de friction entre les deux gouvernements. Tandis que Tokyo affirmait depuis juillet que ce plafond de 15 % représentait un maximum, les États-Unis laissaient entendre que ces 15 % s’ajouteraient aux droits de douane existants. En entérinant la lecture japonaise du texte, le président américain clarifie les termes de l'accord et apaise les tensions commerciales.
Mais ce geste fort de Washington s'accompagne de contreparties économiques de taille. Selon les termes négociés, les entreprises japonaises investiront massivement aux États-Unis, à hauteur de "550 milliards de dollars". Comme l’a précisé Donald Trump sur son réseau Truth Social, "90% des bénéfices générés resteront aux États-Unis".
Des milliards de dollars en jeu et une offensive diplomatique
Le Japon s’est aussi engagé à acheter "pour huit milliards de dollars de produits américains", même si aucun calendrier précis n’a été dévoilé. Dans le cadre du partenariat énergétique, les deux pays planchent également sur l’acquisition de gaz naturel liquéfié (GNL) extrait en Alaska.
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Côté aéronautique, Tokyo a promis à Washington l’achat "des avions commerciaux de fabrication américaine, notamment 100 Boeing". Une annonce qui intervient alors que l’industrie américaine peine à retrouver son niveau d’avant-crise.
Enfin, pour rétablir un certain équilibre commercial, le gouvernement japonais s’est engagé à "lever les restrictions de longue date" qui limitaient l’accès des véhicules américains au marché japonais. Une ouverture que les États-Unis réclamaient depuis plus de deux décennies.
Dans le même temps, Tokyo poursuit sa stratégie de diversification économique. Le 29 août, le gouvernement japonais annonçait un plan d’investissement de 68 milliards de dollars en Inde, scellant un rapprochement renforcé sur les plans commercial et sécuritaire.
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