Les actions procurent deux types de revenus à leurs détenteurs : la plus-value, matérialisée par la différence positive entre l'achat et la vente de titres, et le dividende, part des bénéfices de l'entreprise, versé chaque année aux actionnaires. Nous nous intéresserons plus précisément dans cette fiche à ce dernier point.
Le dividende est aussi appelé "coupon", et lors de son versement aux actionnaires on parle de "détachement du coupon".
Pour mieux comprendre ce vocable, il faut remonter avant 1986, date à laquelle la Société des Bourses Françaises (l'ancêtre d'Euronext) a dématérialisé les actions, remplaçant les titres en papier comme sur la reproduction ci-contre, par des enregistrements informatiques.
A l'époque, les actions comportaient des petits timbres détachables, "les coupons", et pour les percevoir, l'actionnaire devait les détacher et les porter à son établissement bancaire. Désormais cette tâche est grandement simplifiée, tout est informatisé et le versement s'effectue directement sur le compte de l'actionnaire par son courtier ou société de bourse.
Une action représente un titre de propriété d'une partie d'une entreprise, le détenteur qui prend le risque d'apporter ses économies au fonctionnement de la société est associé à l'affaire et en partage les avantages et les inconvénients.
Ainsi, en cas de faillite, ses actions ne valent plus rien, mais par contre si la société réalise des bénéfices il est normal qu'il y soit intéressé. Cet intéressement aux bénéfices s'appelle le dividende.
Comme on le voit sur le schéma ci-contre, pour que la société verse un dividende à ses actionnaires, il faut qu'elle réalise un bénéfice.
Néanmoins dans certains cas ou les entreprises ont une politique de dividende axée sur le long terme, elles peuvent prélever de l'argent sur leurs réserves pour verser un dividende alors qu'elles n'ont pas réalisé de bénéfices. Cette politique permet de fidéliser les actionnaires.
Pour mesurer la générosité d'une entreprise, nous pouvons calculer un ratio très simple : le taux de distribution :
Taux de distribution = Dividendes / Bénéfice Net
Ce taux mesure le pourcentage des bénéfices qui sont redistribués aux actionnaires. Certaines sociétés adoptent à cet égard une politique de stabilité en décrétant par exemple que 50% des bénéfices réalisés seront distribués.Le secteur technologique qui ne réalise que peu, ou pas de bénéfices, préfère réinvestir cet argent, compte-tenu de ses besoins de capitaux importants, afin de financer son innovation et sa croissance.
Les dates de versement des dividendes sont variables en fonction des sociétés. Il y a toutefois une forte concentration des paiements vers les mois de mai et de juin, après la publication des comptes annuels des sociétés et les assemblées générales.
Pour ne rien rater, nous proposons un un calendrier des dates des dividendes qui vous sera très utile.
Après le taux de distribution vu précédemment, la deuxième notion de la générosité d'une entreprise est le rendement :
Rendement = Dividende / Cours de l'action
Un rendement élevé peut signifier deux choses, la première que les bénéfices sont importants et que l'entreprise est généreuse, la deuxième, que le cours de l'action est très bas.
Exemple : soit une entreprise qui verse un dividende de 10 euros et dont le cours de bourse est de 200 euros, le rendement global sera égal à 10 / 200 = 5%.
Dans la pratique on note que les sociétés holding ou les sociétés immobilières sont celles qui offrent les rendements les plus élevés. Leurs bénéfices sont généralement importants, leur politique de dividende tournée vers l'actionnaire et leurs cours sont souvent l'objet d'une décote. La conjonction de ces 3 facteurs entraîne un rendement élevé.
Deux pratiques de versement des dividendes aux actionnaires existent, le paiement en numéraire ou le paiement en actions.
Dans la première modalité, également la plus fréquente, vous percevez simplement sur votre compte, le montant du dividende. Dans le second cas, l'entreprise vous octroie un montant équivalent de ses actions. Pour l'entreprise cela représente une augmentation de capital (elle crée des actions pour les distribuer) qui n'impute pas sa trésorerie, cependant le revers de la médaille est une dilution du bénéfice par action.
Le montant du dividende versé est une décision prise par le conseil d'administration des sociétés après l'arrêté des comptes. Généralement il est versé en une fois aux actionnaires, néanmoins certaines entreprises procèdent à un ou deux acomptes sur dividende versés en cours d'année.
Dans la fiche sur les actions, nous avions vu les deux types existants : les actions ordinaires et les actions à dividende prioritaire (ADP). Si la première permet de participer aux assemblées de la société et d'y voter, la seconde est dénuée de droit de vote. Pour compenser cette inégalité, les porteurs d'ADP touchent un dividende plus important que les porteurs d'actions ordinaires qui ont eux un droit sur la gestion de la société.
De même, dans un esprit de fidélisation des porteurs de titres, certaines sociétés ont mis en place une politique de dividende majoré. Il s'agit dans ce cas de verser un dividende légèrement supérieur aux anciens actionnaires qui détiennent leurs titres depuis un nombre d'années déterminé par la société.
L'avoir fiscal a disparu le 1er janvier 2005. Ce mécanisme de crédit d'impôt, permettant d'éviter une double imposition a été remplacé par un système d'exonération que nous détaillons dans la fiche sur la fiscalité de la bourse.
Par conséquent il faut abandonner l'idée de s'enrichir rapidement en achetant une action la veille du versement du dividende et en la revendant le lendemain après avoir encaissé le coupon. L'ajustement du cours du titre se fait le jour même, un montant équivalent au dividende net étant instantanément retranché.
Plusieurs cas peuvent se présenter suivant la date à laquelle vous détenez vos actions. Le cas général est quand même qu'il faut détenir les actions aux moins la veille du détachement de dividende pour y avoir droit. Voici les différents cas de figure :
Cas | Que se passe t'il ? | |
Vous aviez acheté ferme (au comptant) vos actions avant le détachement | Vous percevez le dividende. | |
Vous avez acheté les titres le jour du versement | Vous ne touchez rien | |
Vous avez acheté vos actions en SRD avant le détachement du coupon. | Vous percevez le dividende, le versement sera effectif le jour ou vous paierez effectivement les actions. | |
Vous avez vendu des titres avant le détachement du coupon. | Vous ne touchez pas le dividende. Le montant du dividende est prélevé sur votre compte en tant qu'indemnité compensatoire. |
Exemple : Imaginons que la société Saint-Gobain détache son dividende le 12 avril. Pour toucher le dividende il faudra avoir acheté le titre avant le 12 avril (la veille suffit). Même si vous revendez le titre dès le 12 avril, le dividende vous sera acquis.
Le versement du dividende interviendra sur votre compte quelques jours plus tard (en théorie 3 jours ouvrables plus tard), c'est ce qu'on appelle le "jour de versement du dividende".
Remarque 1 : le dividende qui vous sera versé sera plus faible que celui annoncé par la société car les impôts vous prélèveront désormais à la source la CSG, CRDS et autres prélèvements sociaux. Cela représente une ponction fiscale de 15,5%. Dans le cadre d'un PEA par contre, ces impôts ne vous seront pas prélevés.
Remarque 2 : même si les produits dérivés ont pour support des actions, en tant que détenteur de ces produits vous ne percevrez pas de dividende. Par contre, la valeur de l'action étant ajustée le jour du versement, une incidence est visible dans leurs cotations.
Autour de la thématique des dividendes, nous proposons deux contenus à consulter :
- Le calendrier des versements de dividendes
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