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4 moments clés pour vendre une action


Par Sovanna Sek

Acheter une action est une étape clé pour un investisseur, mais savoir quand vendre est tout aussi crucial. Cette décision stratégique peut faire la différence entre préserver votre capital ou voir vos gains s'éroder. Identifier les moments où il est opportun de vendre permet non seulement de minimiser les pertes potentielles, mais aussi d'optimiser les performances de votre portefeuille. Que vous soyez adepte du buy & hold, investisseur de momentum ou axé sur les revenus, voici 4 moments clés où vendre une action devient une nécessité stratégique.

Vendre quand le dividende est réduit/supprimé

Entre 1973 et 2023, les actions qui réduisent ou suppriment leur dividende, réalisent une performance de -0,63 %. Les conséquences sont amplement négatives. Non seulement, elles deviennent plus volatiles que la moyenne du marché. Mais vous courez le risque de perdre une grande partie de votre capital dans le cas où les fondamentaux ne s'améliorent pas rapidement.

En 2023, VF Corporation, un acteur majeur du secteur de l’habillement détenant des marques emblématiques telles que Vans, The North Face, Timberland et EastPak, a réduit son dividende de 40 %. Alors qu'il avait le statut de dividende aristocrate du S&P 500. Et même avant l'annonce de sa réduction, son cours de Bourse était déjà à des années-lumières par rapport à ses plus hauts historiques.

Ce type d’annonce entraîne généralement une baisse rapide du cours de l’action. Vendre rapidement peut limiter les dégâts si les fondamentaux de l'entreprise continuent de se dégrader : baisse des bénéfices, niveau d'endettement insoutenable, etc.

Vendre une action en cas de retournement de tendance

Les marchés financiers sont cycliques et influencés par des facteurs macroéconomiques tels que les taux d’intérêt, l’inflation ou les politiques monétaires. Si le marché global montre des signes de faiblesse ou de correction imminente, il peut être pertinent de réduire son exposition aux actions les plus vulnérables.

Un retournement peut être anticipé à l’aide d’indicateurs techniques (comme les moyennes mobiles ou les niveaux de support et de résistance) ou d’analyses macroéconomiques. Les secteurs cycliques, comme l’automobile ou l’énergie, sont particulièrement sensibles à ces fluctuations, et il peut être préférable de vendre ces actions avant un ralentissement.

Quand la diversification se fait sentir

Un portefeuille d’investissement bien équilibré est essentiel pour minimiser les risques. Si une seule action ou un secteur particulier représente une part disproportionnée de votre portefeuille, il peut être judicieux de vendre une partie ou la totalité de cette position. Par exemple, si une action technologique a superformé et représente désormais 40 % de votre portefeuille, une correction soudaine dans ce secteur pourrait affecter gravement vos rendements globaux.

La diversification permet de répartir les risques sur différents actifs, secteurs ou zones géographiques, limitant ainsi l’impact des fluctuations d’un marché particulier.

Vendre quand une action est très surévaluée

Si l’opportunité se présente de vendre une ou plusieurs actions ayant connu une hausse significative de leur cours de Bourse, cela peut être l’occasion idéale de concrétiser vos plus-values. Ces gains peuvent ensuite être réinvestis dans d'autres actions de grande qualité, affichant des ratios de valorisation raisonnables et offrant un dividende solide et régulier chaque année.

Cependant, certaines conditions de marché peuvent vous inciter à reconsidérer votre stratégie. Par exemple, une action à dividende présentant un ratio cours/bénéfice (P/E) extrêmement élevé — c'est-à-dire bien au-delà des normes historiques ou de la moyenne du marché — pourrait être un candidat à la vente.

Source Novel Investor

Prenons le cas des actions à dividende affichant un P/E supérieur à 40. Historiquement, un tel niveau est souvent jugé excessif pour conserver l’action à long terme. Une étude de Novel Investor, couvrant la période 2000-2020, révèle d’ailleurs que les actions à faible P/E ont surperformé celles avec des P/E élevés. Toutefois, il convient de relativiser cette observation. En effet, les actions de grande qualité se négocient rarement à des ratios de valorisation très attractifs. Cela reflète le fait que la qualité se paie, bien que dans des proportions raisonnables.

Ainsi, les actions de premier ordre justifient généralement une prime de valorisation, car elles présentent un risque inférieur à celui de la moyenne du marché. Cette caractéristique en fait des piliers incontournables dans de nombreux portefeuilles d’investisseurs avertis. Par conséquent, il est essentiel d’évaluer si la prime payée pour une action reste dans des limites acceptables, afin d’optimiser votre portefeuille tout en minimisant les risques.

Conclusion

Savoir quand vendre une action est un exercice délicat qui exige une analyse approfondie, et surtout une maîtrise des émotions. Qu’il s’agisse de limiter ses pertes, de sécuriser des gains ou de rééquilibrer son portefeuille, chaque décision doit être accompagnée par des critères objectifs plutôt que par l’instinct ou la crainte. En fixant des règles claires et en restant discipliné, les investisseurs peuvent augmenter leurs chances de succès à long terme tout en se prémunissant des pièges courants des marchés financiers.

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