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Le recyclage : Investir autrement sur les matières premières


Par Sovanna Sek

L'actualité au sujet des terres rares a une nouvelle fois mis en lumière, le rôle influent de la Chine sur l'ensemble de la chaine d'approvisionnement mondiale. À ce titre, le différend sur la prise de contrôle de la filiale néerlandaise du chinois Wingtech Technology, Nexperia, témoigne du manque d'intelligence stratégique des pays occidentaux. Tout compte fait, ces derniers paient les conséquences de leur politique de délocalisation accélérée dans les années 1970-2000.

Comme l'espoir fait vivre, les pays occidentaux peuvent limiter les dégâts, le temps de trouver de réelles solutions contre la dépendance chinoise. Le recyclage des métaux constitue une alternative viable, à la condition de changer les mentalités et mettre fin au dogmatisme politique « L'industrie, c'est sale ». Dans cet article, nous allons voir comment explorer une façon différente d'investir dans les matières premières.

Diversifier les chaines d'approvisionnements est une chance

Je ne dis pas ça pour faire plaisir. En effet, la diversification des chaines d'approvisionnement est une nécessité pour des questions de souveraineté. Elle signifie de repenser à la mondialisation sous un autre angle. Mieux encore, pour les investisseurs, des opportunités d'investissement auxquelles personne n'auraient pensé, s'ouvrent devant nos yeux.

Nouer des relations diplomatiques avec les pays producteurs, va se révéler plus important au cours des prochaines années. La Chine possède un temps d'avance grâce à un travail de longue haleine depuis son entrée dans l'OMC (Organisation mondiale du commerce) dans la quête de son projet de la Route de la Soie. En ce qui concerne l'Europe et les États-Unis, le retard est déjà conséquent, si bien qu'ils ne se dépêtreront pas de l'ogre chinois de sitôt.

Ces derniers doivent songer à développer le recyclage des métaux pour être maître d'une partie de la chaine d'approvisionnement. Ce qui permettrait de rester à l'assaut des mégatendances de demain telles que l'intelligence artificielle, la robotisation, la défense 2.0 via les drones et la transition énergétique.

De nombreuses opportunités bien réparties dans le monde

Les besoins gigantesques en métaux et le manque d'investissement pris au cours des années précédentes dans le secteur minier, incitent à revoir leurs prix à la hausse. Comme cela nécessite 10 à 20 ans pour mettre une mine en exploitation, le déploiement à grande échelle de l'IA et de la transition énergétique, risque de ne pas se concrétiser rapidement. Entre les déclarations de bonne volonté et les actes concrets, les choses n'évoluent pas comme beaucoup de personnes le souhaiteraient.

Investir dans le recyclage des métaux semble impératif par rapport au contexte actuel. Non seulement, je dirais que cela devrait être une priorité absolue, même si ça renie à court terme les objectifs climatiques. Mais en plus, c'est une activité moins sensible dans les périodes de conjoncture moroses.

Les entreprises cotées dans ce domaine, sont nombreuses. Tout d'abord, à la Bourse de Bruxelles, Umicore se distingue comme un acteur majeur du recyclage des métaux non ferreux. Ensuite, de l'autre côté de la Manche, Johnson Matthey mise essentiellement sur le recyclage des platinoïdes en opérant dans de nombreux secteurs tels que les transports, l'énergie et la santé. concurrent d'Umicore. Compte tenu des ambitions de la réindustrialisation des États-Unis sous le second mandat de Donald Trump, Nucor apparaît comme un candidat en embuscade. Enfin, la France a aussi son mot à dire avec Veolia et Derichebourg. Dans les idées de valeurs proposées, les investisseurs devront être vigilants sur les évolutions réglementaires et environnementales, et leur exposition géographique respective.

L’équation complexe

Le recyclage des métaux a l'avantage de favoriser l'économie circulaire et limiter l'usage de nouvelles ressources. Nul doute que les entreprises évoquées tireront leur épingle du jeu. Cependant, son taux de récupération ne peut assurer que 30 % de l'offre mondiale en métal, quand bien même les découvertes de nouveaux gisements se raréfient. Au regard des enjeux climatiques et numériques, les progrès technologique de recyclage ne suffiront pas pour répondre à l'explosion de la demande.

Faisons preuve de réalisme : les pays occidentaux auront du mal à se défaire de la Chine en claquant des doigts. Dans l’éventualité de couper les ponts, les solutions de recours restent minimes à ce jour. Par conséquent, ce cercle vicieux implique une refonte sur la manière de consommer les ressources et une prise de conscience du grand public. Nous devons maintenant nous attacher à convaincre et déjà nous-même. Sommes-nous prêts à mettre les mains dans le cambouis dans une mine pour assurer une certaine souveraineté ?

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