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Les « Abenomics » continuent de booster les marchés boursiers nippons


Par Fabrice Cousté

Après les niveaux records récemment atteints par bon nombre d’indices boursiers aux Etats-Unis, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, la tendance est aujourd’hui à la consolidation. Une reprise de souffle logique, qui amène désormais les investisseurs à se positionner globalement « vendeurs », après les prises de bénéfices des derniers jours.

En effet, le rally des actions des derniers mois aura permis à l’indice Dow Jones d’atteindre un sommet absolu (proche de 15 300 points), comme l’indice Dax (8 359 points), tandis qu’à la City, le Footsie a surpassé un point haut de près de 6 ans. De son côté, le Cac 40 a performé plus modérément, pour s’approcher des 4.000 points et faire la part belle aux valeurs financières, en pleine phase de recovery, et aux cycliques.

Évidemment, ce ne sont toujours pas les perspectives économiques de la zone euro, encore léthargiques, qui auront nourri l’appétit des investisseurs européens au cours des dernières semaines. Non, ces derniers auront plutôt trouvé des motifs de valorisation boursière, dans le maintien annoncé de politiques monétaires ultra-accommodantes, de la part des banques centrales.

La BCE a notamment abaissé son principal taux directeur à 0.5%, tout en réitérant sa disponibilité pour garantir la stabilité des conditions d’emprunt des États européens. Aux États-Unis, c’est bel et bien la vigueur de la reprise économique qui a porté les marchés actions au plus haut. Sans oublier le précieux soutien de la FED, dont l’arrêt programmé du Quantitative Easing a été ni plus ni moins reporté, au deuxième semestre de l’année au plus tôt.

Mais l’élan boursier le plus remarquable est à porter au crédit du Japon. Les « Abenomics », ces mesures de grande ampleur initiées par le gouvernement de Shinzo Abe pour relancer massivement l’économie, semblent porter leurs fruits.

La politique monétaire ultra agressive de la Bank of Japan pour affaiblir le yen et redresser ainsi la compétitivité exportatrice du pays, associée aux réformes structurelles - avec 40 milliards d’investissement dans des infrastructures publiques - a déjà permis au pays d’améliorer la croissance du PIB, avec un taux à +0.9% au premier trimestre et anticipé à 1.6% pour cette année.

Ce coup de force économique, politiquement piloté, se traduit indéniablement dans les cours des actions japonaises, comme en témoigne le formidable rebond de l’indice Nikkei 225 depuis six mois.

Reste néanmoins quelques défis à bien négocier pour le Japon. Des revalorisations salariales s’imposeront assez rapidement pour entretenir la reprise de la consommation des ménages. L’autre interrogation concerne la dépendance énergétique du pays. Après la catastrophe de Fukushima, le net ralentissement de la production nucléaire nippone a fragilisé le profil énergétique du pays, nécessitant le recours à des sources d’approvisionnement étrangères. Or, si l’affaiblissement organisé du yen stimule les exportations, il alourdit en retour la facture énergétique.

Fabrice Cousté
Directeur Général de CMC Markets France

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