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USA : un resserrement monétaire avant le deuxième semestre 2014 est peu crédible


Par Fabrice Cousté

Léger frémissement pour les marchés actions. Habitués à enchaîner les séances haussières durant ces dernières semaines, les indices ont été freinés dans leur progression.

En cause, de nouvelles indications quant à la communication de la Réserve Fédérale américaine, qui souhaite clarifier son calendrier d’action. Les investisseurs ont accueilli cette nouvelle avec prudence, interprétant les conclusions de la dernière réunion de la FED (FOMC du 30 octobre) comme un signal potentiel d’une réduction du programme de « quantitative easing », dès le mois décembre. Un scénario qui, en réalité, a bien peu de chances de se produire.

Selon les minutes de la réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, la banque centrale souhaite rendre ses intentions de politique monétaire encore plus claires, à condition que l’orientation des indicateurs macroéconomiques le lui permette.

Fidèle à ses préceptes, l’institution monétaire conserve un regard attentif sur des objectifs chiffrés. Les conditions d’un resserrement monétaire, avec dans un premier temps, la diminution du programme de rachats d’actifs obligataires américains, sont l’amélioration tangible du marché de l’emploi et l’assurance d’une inflation modérée. Concrètement, la FED n’allégera pas son soutien à l’économie et aux marchés financiers, tant que le chômage ne diminuera pas à 6,5% et que le taux d’inflation ne dépassera pas 2,5%.

Si certains membres du Comité de politique monétaire, comme James Bullard (Président de la FED de Sant-Louis), sont plutôt favorables à une réduction du quantitative easing « dans les prochains mois »,  il faut plutôt compter en semestres la perspective du processus de retrait. Le taux de chômage américain est encore excessif, à 7,3% et le taux d’inflation est bien modeste, à 1% en glissement annuel, selon les derniers chiffres de l’indice des prix à la consommation.

Dans ce contexte de reprise économique autrement plus significative qu’en Europe, mais pas suffisamment autonome, Janet Yellen n’annoncera pas de ralentissement des rachats d’actifs avant, au plus tôt, le mois de mars 2014.

Quant à une hausse des taux directeurs, un mouvement qui devrait logiquement intervenir bien après la réduction du quantitative easing, on peut raisonnablement penser qu’elle n’interviendra pas avant la fin de l’année 2014.

Investisseurs, pas d’inquiétude donc ! Le rally boursier a de beaux jours devant lui. La FED n’a aujourd’hui d’autre choix que de continuer à piloter le cycle de revalorisation des actifs dits « risqués »...
 
Fabrice Cousté
Directeur Général de CMC Markets France

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