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"Twist again" pour la Fed


Par Fabrice Cousté

Face au coup de frein notable de la reprise américaine, couplé à une situation budgétaire dégradée qui pourrait raviver quelques tensions à Wall Street d’ici la fin de l’année, le Fed reprend du service. L’objectif reste inchangé, soutenir l’économie par un stimulus monétaire et contenir le coût de la dette U.S. à long terme.
 
La Fed a donc opté pour la poursuite de l’opération « Twist », lancée en septembre 2011, qui consiste à échanger les titres obligataires U.S. de court terme (moins de trois ans) contre des obligations de plus longue maturité.

Cette opération permet à la Fed de détendre les taux longs américains sans pour autant gonfler la taille de son bilan en actifs obligataires. En favorisant une baisse généralisée des taux d’intérêt, la banque centrale cherche à dynamiser les investissements des entreprises  et la consommation des ménages. En revanche, pas  de rachats massifs de Treasury Bonds U.S.  (« Quantitative Easing III ») pour l’heure.

Première conséquence, le dollar se déprécie déjà mécaniquement face à la monnaie européenne. Soutenu ces  derniers mois par l’appétence des investisseurs  qui voient en lui l’ultime valeur refuge, le billet vert a perdu 0.39 % hier face à l’euro (la parité EUR/USD s’établit désormais à 1.2735). Cette tendance devrait se confirmer dans les prochaines séances et l’euro pourrait regagner les 1.30 USD.

Autre effet, un début de rotation sectorielle semble se matérialiser sur les marchés boursiers. En anticipation de l’annonce de la Fed hier, les valeurs financières et cycliques ont progressé (BNP Paribas, Crédit Agricole, Peugeot, Vallourec). Toute la question est de savoir si ce mouvement va se poursuivre, pour initier un véritable rebond boursier.

De ce point de vue, la décision de la Fed semble perçue comme une action « a minima » par les investisseurs, ce qui pourrait modérer leur éventuel enthousiasme.

N’oublions pas non plus qu’un retour durable de la confiance sur les marchés, dépend avant tout de la capacité des dirigeants européens à délivrer des signaux politiques significatifs en faveur d’une réelle harmonisation fédérale de la zone euro, sur le plan monétaire, budgétaire, fiscal et in fine en termes de compétitivité économique.

Pour y parvenir, un minimum de concessions (qui impliquent notamment de délaisser une part de souveraineté nationale) sera indispensable, du côté allemand et bien plus encore du côté de la France, de l’Espagne et de l’Italie.

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