Acier chinois : l'Europe referme ses frontières avec des mesures prote - Page 2

Ah oui, et pourquoi, il faut détailler votre propos.

Pour ma part je pense qu'il est temps d'ouvrir les yeux sur l'effondrement de tout en Europe...

(ABC Bourse) - Face à l’effondrement de sa production sidérurgique, l’Union européenne opte pour un changement radical. Bruxelles réduit de moitié les quotas d’importation et double les droits de douane sur l’acier, dans une offensive sans précédent contre le dumping chinois.

Le ton a changé à Bruxelles. Ce mardi, la Commission européenne a dévoilé une série de mesures sans précédent pour enrayer le déclin de son industrie sidérurgique. En sept ans, la production d’acier dans l’Union est passée de 156 à moins de 130 millions de tonnes, et la consommation de 153 à 128 millions. En parallèle, 18.000 emplois directs ont disparu en 2024, sur les 300.000 que compte encore le secteur.

Consciente du danger, l’UE rompt avec sa tradition libre-échangiste. Une clause de sauvegarde radicale a été adoptée pour protéger ce pilier industriel. « L'Europe était le dernier grand marché aussi ouvert, sans réciprocité : notre souveraineté était en jeu », a justifié Stéphane Séjourné, commissaire européen à la Stratégie industrielle.

Des droits de douane doublés et des quotas drastiques

La riposte européenne s’articule autour de deux leviers : une réduction des quotas d’importation de près de 50 %, ne laissant qu’un peu plus de 10 % du marché ouvert aux importations, et un doublement des droits de douane, de 25 à 50 %, au-delà de ces quotas. Ces nouvelles règles s’appliqueront de façon pérenne, en fonction du lieu de fabrication de l’acier, pour éviter les réacheminements via des pays tiers.

L’objectif est clair : stopper la déferlante d’acier à bas prix venu de Chine, qui produit aujourd’hui plus de la moitié de l’acier mondial selon World Steel. L’Europe, jusqu’ici largement ouverte, s’aligne désormais sur les politiques douanières du Canada et des États-Unis, avec qui elle poursuit en parallèle des négociations pour baisser les taxes sur ses propres exportations.

Les conséquences économiques sont assumées par Bruxelles. « Environ 50 euros par voiture, 1 euro sur une machine à laver. En moyenne, 3 % de hausse. C'est le prix raisonnable de la souveraineté et de l'emploi en Europe », a précisé Stéphane Séjourné.

Vers un « acier vert, social et souverain » européen

La stratégie de l’UE ne se limite pas aux barrières douanières. Pour restaurer la compétitivité, Bruxelles mise aussi sur une transition industrielle ambitieuse. L’objectif : faire émerger un modèle d’« acier vert », moins émetteur, mieux valorisé, et capable de concurrencer les producteurs mondiaux sur la qualité et l’innovation.

Plusieurs chantiers sont engagés : extension du mécanisme carbone aux frontières (CBAM), soutien à une énergie propre et prévisible, réforme des marchés publics pour favoriser l’acier européen décarboné, exigences de contenu local dans les secteurs comme l’automobile ou la défense.

Stéphane Séjourné promet « beaucoup d'autres initiatives » pour accompagner ce virage. « Acier vert, européen, social et souverain » : le nouveau mantra sidérurgique européen entend marquer la fin d’une époque.