6.800 entreprises en faillite en septembre, un record depuis 2009
Actualité publiée le 14/10/25 10:18
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En septembre 2025, pas moins de 6 800 procédures collectives ont été ouvertes, une hausse de 6 % en un mois, un niveau inédit pour une rentrée depuis 2009. Explications, secteurs les plus touchés et pistes d’espoir.
Dès le mois de septembre 2025, l’économie française a reçu un signal alarmant : 6 800 procédures collectives ont été ouvertes, soit une progression de 6 % par rapport au mois d’août, selon le cabinet Altares. Ce chiffre, jamais vu en rentrée depuis la crise de 2009, marque un net retour à la dégradation après une accalmie estivale.
Sur le plan trimestriel, ce troisième trimestre 2025 affiche une hausse de 5 % des défaillances par rapport à la même période en 2024. Dans l’ensemble, plus de 14 300 procédures collectives ont été lancées cet été, un seuil record pour la période.
Une répartition qui inquiète : de la TPE aux grandes entreprises
Si les petites structures sont les plus vulnérables, la crise gagne en ampleur. Les TPE voient leurs défaillances bondir de +9 %, tandis que les PME de 10 à 20 salariés enregistrent une hausse de +13 %. Dans le même temps, les grandes entreprises ne sont pas épargnées : parmi les 46 entreprises de plus de 100 salariés sacrifiées pendant l’été, certaines opèrent dans l’industrie manufacturière et mettent en jeu 10 000 emplois.
Parmi les cas les plus spectaculaires, le métallurgiste NovAsco (ex-Ascométal), employant environ 760 personnes, a été placé en redressement judiciaire mi-août. Même constat pour la société industrielle ACI Group. Ces défaillances renforcent la perception d’un retournement dans le cœur de l’industrie.
Le cabinet Altares observe par ailleurs que, « dans huit cas sur dix, c’est le dirigeant de l’entreprise qui a pris l’initiative de saisir le tribunal de commerce pour trouver une solution qui lui permette d’éviter la liquidation ». Parallèlement, l’étude note « une nette baisse des liquidations judiciaires ».
Facteurs structurels et conjoncturels : l’enchaînement de contraintes
La fragilité des entreprises françaises s’explique par un ensemble de tensions cumulées :
- la faiblesse des carnets de commandes
- la montée des coûts de main-d’œuvre
- l’allongement des délais de paiement
- les remboursements de prêts garantis par l’État
Selon Denis Le Bossé, du cabinet Arc, « Le mal français, c’est le manque de fonds propres ». Ce diagnostic touche particulièrement les TPE, les plus dépendantes des ressources internes, souvent limitées.
Sur la dimension politique, la démission du gouvernement Bayrou ajoute une couche d’incertitude : « cela ne précipite pas les faillites », relativise Thierry Millon, directeur des études d’Altares, mais le report des investissements et projets pourrait peser sur le climat de confiance.
Malgré ce scénario sombre, certaines lueurs de résilience subsistent. Thierry Millon défend que « le niveau de risque sur les entreprises françaises n’a pas augmenté. Elles ont de la trésorerie ». Il ajoute : « Les investissements sont reportés, mais les budgets n’ont pas disparu ». Dans cette ambiance incertaine, l’espoir repose aussi sur les consommateurs : « Si les ménages se remettent à consommer pendant les fêtes de fin d’année, cela pourrait offrir un répit aux petites entreprises les plus exposées aux défaillances ».