CAC40 : la lourdeur s'impose un peu par surprise, le Dollar décroche vers 1,1840/E
Actualité publiée le 16/09/25 17:22
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(Zonebourse.com) - La Bourse de Paris (-1,1%) entame une consolidation plus appuyée après un retour à l'équilibre à mi-séance : le CAC40 recule vers 7.815, l'Euro-Stoxx50 lâche -1,2%, plombé par Francfort avec -1,8%.
Wall Street avait ouvert sur de nouveaux records (le Nasdaq-100 aligne son 10ème zénith historique consécutif à 24.320 points, le S&P500 son 6ème consécutif à 6.627Pts) mais ces gains ne 'tiennent pas' et le 'S&P' s'effrite de -0,1%, le Dow Jones de -0,4% et le Nasdaq bascule à don tour dans le rouge (-0,1%).
Après 10 jours de hausse funiculaire inspirée par la thématique de la baisse des taux, les intervenants redeviennent prudents et gardent leurs yeux tournés vers la Fed, dont le comité de politique monétaire (FOMC) entame aujourd'hui ses débats avant la présentation de ses conclusions demain dans la soirée.
La conférence de presse de son président, Jerome Powell, sera particulièrement suivie, car le marché a le sentiment que la banque centrale pourrait accélérer la cadence de ses baisses de taux d'ici à la fin de l'année, au vu de l'accès de faiblesse que connaît actuellement l'emploi américain.
Mais l'anticipation de ces mesures a déjà alimenté la hausse des marchés ces dernières semaines, surtout à Wall Street, et leur officialisation formelle pourrait déclencher des prises de bénéfices, dans une situation où l'on achète la rumeur avant de vendre la nouvelle.
Par ailleurs, l'indépendance de la FED semble mise à mal : le Sénat a confirmé la nomination de Stephen Miran, un proche conseiller de Donald Trump, au poste de gouverneur de la Fed, une entorse à l'indépendance de la banque centrale américaine et de constituer un facteur de déstabilisation des marchés financiers... même si Lisa Cook reste à son poste, une décision de justice ayant statué sur la nullité de la procédure de limogeage engagée par Trump.
En outre, certains professionnels commencent à s'inquiéter d'un risque de divergence entre la trajectoire stratosphérique des marchés d'actions et des signaux macroéconomiques qui semblent de plus en plus moroses.
'Le S&P 500 a une valorisation élevée voire très élevée d'un point de vue historique', souligne Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France.
'Si l'on prend par exemple le ratio cours/bénéfices anticipés (P/E forward), il est proche de 23, un niveau atteint seulement à deux reprises sur les 40 dernières années : lors de la bulle post-Covid et, avant cela, lors de la bulle Internet', poursuit-il.
'Toute correction ou consolidation serait clairement la bienvenue sur le S&P 500 ou encore le Nasdaq100 pour faire dégonfler le risque de bulle', juge le stratège.
'Pas besoin de chercher bien loin pour voir ce qui cloche', opine Henry Allen, chez Deutsche Bank. 'Ces deux dernières semaines, les chiffres économiques se sont nettement dégradés, poussant les investisseurs à anticiper des baisses de taux plus agressives', ajoute-t-il.
'Le risque géopolitique reste élevé : des drones russes ont récemment survolé la Pologne et Israël a frappé au Qatar. Parallèlement, les craintes budgétaires restent bien présentes et l'impact complet des tarifs douaniers n'a pas encore frappé. Et signe classique de panique : l'or bat des records', explique le stratège.
Dans ce contexte, les ventes de détail aux États-Unis, attendues à 14h30, ont un peu douché l'optimisme des marchés obligataires : après avoir augmenté de 0,6% en rythme séquentiel en juillet (chiffre révisé d'une estimation initiale qui était de +0,5%), les ventes de détail aux Etats-Unis ont progressé au même rythme en août, surpassant largement les attentes des économistes.
En excluant le secteur automobile (véhicules et équipements), à l'évolution parfois volatile, elles se sont accrues de 0,7% le mois dernier, une hausse là aussi au-dessus du consensus, après une augmentation de 0,4% le mois précédent.
Toujours selon le Département du Commerce, les ventes de détail américaines ont progressé de 5% en août par rapport au même mois de 2024, marquant ainsi une accélération par rapport à la croissance annuelle de 4,1% observée en juillet.
La production industrielle des Etats-Unis s'est accrue de 0,1% en août selon la Réserve Fédérale, après une baisse de 0,4% en rythme séquentiel en juillet (révisée par rapport à un repli de 0,1% estimé initialement).
La Fed précise que dans le détail, la production manufacturière proprement dite a augmenté de 0,2% en août, soutenue en particulier par une hausse de 2,6% de la production automobile, et que celle du secteur minier a progressé de 0,9%.
Toujours selon la Réserve fédérale, le taux d'utilisation des capacités dans l'industrie américaine s'est maintenu stable à 77,4% en août, un niveau inférieur de 2,2 points à sa moyenne de long terme (1972-2024).
Par ailleurs, les prix à l'importation ont progressé de +0,3%, ce qui bloque la détente du rendement des Treasuries: le '10 ans' se dégrade de +0,7Pt vers 4,042%, le '30 ans' stagne vers 4,665%.
En Europe, les rendements obligataires sont eux aussi, inchangés à 2,698% pour le Bund allemand à dix ans et à 3,492% pour son équivalent français, ce qui fait que le 'spread' OAT/Bunds ne s'écarte pas en dépit de la dégradation de la France par Fitch, puisqu'il se contracte même vers 79 points de base, contre 80 points vendredi.
L'euro gagne 0,65% face au billet vert, à 1,1840 USD : c'est un nouveau zénith tandis que le '$-Index' chute de -0,55% vers 96,75 et retrace son ^plancher long terme du 2 juillet dernier.
À Londres, le brent prend °1% à 68,15, le 'WTI' +1,3% vers 68$.
Dans l'actualité des sociétés françaises, Delfingen publie un résultat net part du groupe de 8,1 millions d'euros pour les six premiers mois de 2025, contre une perte nette de 5,6 MEUR au premier semestre 2024, avec une marge opérationnelle courante à 7,7%, en amélioration de 2,5 points.
Bnp Paribas indique ambitionner un ROTE (retour sur capitaux propres tangibles) de 13% dès 2028, à mi-parcours de son futur plan moyen terme 2027-2030 qui sera annoncé début 2027, ainsi qu'un ratio de solvabilité CET1 'phased-in' qui atteindrait 12,5% d'ici fin 2027, post FRTB (revue fondamentale du portefeuille de négociation).
Solutions30 annonce avoir finalisé l'installation des deux tout premiers sites de Fastned équipés de bornes de recharge ultra-rapide en Espagne, situées sur l'autoroute C-32 à proximité de la côte barcelonaise.
Enfin, Rubis a reconnu mardi être en contact avec différents acteurs, tout en précisant que ces discussions n'en étaient jusqu'ici qu'à un stade très préliminaire. Ces déclarations interviennent alors que l'action du spécialiste de l'aval pétrolier avait bondi de 7% hier à la Bourse de Paris suite à l'apparition de rumeurs de presse évoquant un possible intérêt du fonds d'investissement CVC Partners et du négociant suisse de matières premières Trafigura, qui réfléchiraient chacun de leur côté à formuler une offre sur le groupe.
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