Crédit Agricole booste son bénéfice au T3 grâce à Banco BPM

Le Crédit Agricole a dépassé les attentes au troisième trimestre. En toile de fond, une stratégie italienne qui s'affirme, entre montée au capital et plan stratégique imminent.

C’est un trimestre qui redonne le sourire à la deuxième banque française par capitalisation. Crédit Agricole a annoncé une hausse de 10,2 % de son bénéfice net part du groupe, atteignant 1,84 milliard d’euros sur les trois mois se terminant en septembre. Un chiffre supérieur au consensus des analystes (1,76 milliard) et tiré par un facteur clé : la revalorisation de sa participation dans Banco BPM.

Au-delà de la performance financière, c’est la stratégie italienne du groupe qui intrigue. Crédit Agricole, déjà détenteur d’environ 20 % du capital de Banco BPM, a obtenu l’accord de la Banque centrale européenne pour grimper jusqu’à 29,9 %. Une avancée stratégique dans un contexte de consolidation bancaire transalpine, où le groupe français veut jouer un rôle moteur.

Une performance solide… dopée par l’Italie

Le produit net bancaire a progressé de 5,6 %, atteignant 6,85 milliards d’euros, tandis que le coût du risque a légèrement augmenté de 13 %, à 489 millions d’euros. Des chiffres globalement sains, malgré une baisse du résultat net hors effets exceptionnels.

Comme l’a précisé la directrice financière Clotilde L’Angevin, sans les gains liés à Banco BPM, le bénéfice aurait même légèrement reculé sur un an. Autre élément à noter : la fin de la participation de Santander dans la filiale Caceis a également amélioré les comptes.

Mais c’est bien Banco BPM qui a dopé les résultats, apportant à elle seule 245 millions d’euros dans la branche "Activités hors métiers". Une opération comptable révélatrice d’un projet stratégique plus vaste.

Banco BPM au cœur de la stratégie de croissance

L’Italie n’est pas un marché secondaire pour Crédit Agricole : il représente déjà 15 % de son bénéfice annuel, juste derrière la France. Et cette présence pourrait encore s’élargir.

Le mois dernier, des dirigeants de Crédit Agricole ont discuté avec des responsables italiens d’un éventuel rapprochement avec Banco BPM. Le concurrent italien a récemment repoussé une offre d’Unicredit, mais reste ouvert à d’autres options. Son directeur général, Giuseppe Castagna, a déclaré que "l'opportunité la plus claire" pour Banco BPM serait une fusion avec les activités italiennes de Crédit Agricole.

Olivier Gavalda, directeur général du groupe français, est resté plus discret, se contentant de dire : "On est attentifs à tout ce qui peut se passer".