Démission de Lecornu, dette française sous pression avec un spread au plus haut depuis janvier

La démission surprise du Premier ministre Sébastien Lecornu lundi a provoqué une onde de choc sur les marchés français, faisant flamber la prime de risque exigée sur la dette souveraine et provoquant une chute des actions. Le spread entre les obligations françaises et allemandes à 10 ans a atteint 88 points de base, un niveau jamais vu depuis janvier, tandis que le taux français à 10 ans a bondi de plus de 9 points de base pour dépasser 3,6 %. La France se retrouve au cœur d’une tourmente financière.

Dès l’annonce, les investisseurs ont réagi en les jambes tremblantes : l’incertitude politique compromettait le calendrier budgétaire et remettait en cause les engagements de redressement. Le marché obligataire a sanctionné, amplifiant les risques sur le coût du financement de l’État.

Répercussions sur les actions et le climat économique

Le choc ne s’est pas limité à la dette. En parallèle, les marchés actions français ont subi une forte secousse : le CAC 40 a cédé environ 2 % en ouverture, revenant sous les 8 000 points, une zone qu’il venait de franchir la semaine précédente. Les investisseurs redoutaient une instabilité prolongée, avec des répercussions possibles sur la croissance, les réformes et le budget.

La démission remet aussi en cause le vote du budget 2026 et sape les efforts de consolidation budgétaire déjà fragilisés. La dette française dépassait les 3 400 milliards d’euros en septembre, tandis que le déficit public tricolore est le plus élevé de la zone euro, selon Bloomberg. Le reproche des observateurs : l’absence de majorité claire rend incertain le pilotage des finances publiques.

Dans ce contexte, la France avait déjà été sanctionnée par Fitch, qui a rétrogradé la note souveraine du pays, évoquant le “blocage institutionnel” et le risque de perte de crédibilité budgétaire.