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Une nouvelle ère pour la régulation des cryptomonnaies ? C’est l’une des premières décisions marquantes de l’équipe de transition de Donald Trump, qui a annoncé, ce mercredi, la nomination de Paul Atkins à la tête de la Securities and Exchange Commission (SEC), le puissant gendarme boursier américain. Ce choix s’inscrit dans une volonté claire de réorienter la politique de régulation des marchés financiers, en particulier en ce qui concerne les actifs numériques. Un changement radical par rapport à l’approche de l’actuel président de la SEC, Gary Gensler, dont la démission est prévue pour le 20 janvier 2025, date de l’investiture de Trump.
Paul Atkins, avocat de formation, a une longue expérience au sein de la SEC, où il a occupé des fonctions de commissaire entre 2002 et 2008. Aujourd’hui, il est à la tête de Patomak Global Partners, une société de conseil en stratégie et gestion des risques qu’il a fondée en 2009. Connu pour ses positions favorables aux cryptomonnaies et son approche plus souple des régulations financières, il remplacera Gary Gensler, qui a dirigé la SEC sous l’administration Biden. Gensler, souvent perçu comme un antagoniste des cryptomonnaies, a mis en place des régulations strictes et multiplié les actions en justice contre les entreprises de cryptoactifs, notamment pour des pratiques jugées contraires aux normes de la SEC.
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Pour Donald Trump, la nomination d’Atkins représente une véritable opportunité de promouvoir l’innovation tout en assurant la stabilité des marchés. « Paul croit en la promesse des marchés de capitaux robustes et innovants, qui répondent aux besoins des investisseurs et contribuent à la grandeur de l’Amérique », a-t-il déclaré sur sa plateforme de médias sociaux. Ce soutien est également partagé par l’industrie des cryptomonnaies, qui voit en Atkins un allié de poids. Ji Kim, directeur juridique du Crypto Council for Innovation, a exprimé sa satisfaction, saluant un choix « tourné vers l’avenir » et susceptible de favoriser une régulation équilibrée du secteur.
L’un des principaux axes de la nomination d’Atkins réside dans son approche plus flexible vis-à-vis des cryptomonnaies. Sous la direction de Gensler, la SEC a imposé des amendes record et mis en œuvre plus de 40 nouvelles règles visant à renforcer la transparence et à limiter les risques dans les secteurs financiers. Mais pour Atkins, cette approche n’a pas permis de favoriser l’innovation, en particulier dans le secteur des cryptomonnaies. « Si la SEC était plus accommodante et discutait franchement avec ces entreprises, il serait beaucoup plus facile de localiser les projets ici, aux États-Unis », a-t-il déclaré en 2023, critiquant le manque de règles claires pour le secteur.
Le secteur des cryptomonnaies, qui a soutenu massivement la campagne de Trump, voit en Atkins un régulateur capable de mettre fin à la répression menée par Gensler. En effet, celui-ci a été perçu par beaucoup comme un « zélote de la régulation », accusé de freiner le développement de l’écosystème des cryptos. Avec Paul Atkins, les investisseurs en cryptomonnaies espèrent une régulation plus souple et une meilleure reconnaissance des actifs numériques comme composantes essentielles de l’avenir économique américain.
Si la nomination de Paul Atkins fait la joie des partisans des cryptomonnaies, elle suscite également des inquiétudes. Denis Kelleher, cofondateur du centre de réflexion Better Markets, a qualifié Atkins de « zélote de la dérégulation », arguant que sa politique de dérégulation pourrait nuire à la stabilité des marchés financiers et augmenter les risques pour les investisseurs. Selon lui, la dérégulation excessive entraînerait une perte de contrôle sur des pratiques financières potentiellement dangereuses.
Au-delà des cryptomonnaies, la nomination d’Atkins marque une volonté plus large de réformer la régulation des marchés financiers aux États-Unis. Le futur président de la SEC s’est déjà exprimé contre la loi Dodd-Frank, un ensemble de règles mises en place après la crise financière de 2008, qu’il juge trop contraignantes et déséquilibrées, notamment en ce qui concerne le pouvoir des régulateurs. Cette position pourrait bien redéfinir l’approche américaine de la régulation bancaire et financière pour les années à venir.
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