Elon Musk décroche un pactole record grâce au vote des actionnaires de Tesla

Elon Musk a obtenu un feu vert spectaculaire : les actionnaires de Tesla ont validé un plan de rémunération qui pourrait lui rapporter plus de 1.000 milliards de dollars. 

Il voulait un signal fort, il l’a reçu. Jeudi 6 novembre, les actionnaires de Tesla ont approuvé à 75 % le gigantesque plan de rémunération d’Elon Musk lors de l’assemblée générale du groupe. Un vote crucial pour le milliardaire, qui pourrait engranger plus de 1.000 milliards de dollars s’il atteint les objectifs fixés.

Ce "pay package" s’étale sur dix ans et repose sur douze paliers financiers et opérationnels. À chaque seuil franchi, des actions Tesla lui sont attribuées. La dernière tranche exige une capitalisation de 8.500 milliards de dollars ou la vente de vingt millions de véhicules. À titre de comparaison, Tesla vient tout juste de célébrer son huit millionième véhicule produit.

Une rémunération astronomique… déjà contestée

Si Musk remplit toutes les conditions, il pourrait recevoir jusqu’à 12 % supplémentaires du capital actuel. En septembre, il détenait déjà environ 12,4 % de Tesla via un trust, soit 413 millions d’actions. En août, il a également reçu 96 millions d’actions au titre du plan de 2018, rejeté à deux reprises par la justice et désormais soumis pour la troisième fois au vote des actionnaires.

Malgré une fortune estimée à 500 milliards de dollars, Elon Musk pourrait donc accroître sa mainmise sur l’entreprise en détenant jusqu’à 29 % du capital. Un scénario qui ravit certains investisseurs… et en inquiète d'autres.

Dans un communiqué enthousiaste, Tesla justifie ce choix par la personnalité hors norme de son dirigeant : "Elon est un visionnaire (...), qui a accompli des révolutions industrielles et des transformations réussies de nombreuses entreprises pionnières à plusieurs milliards de dollars".

Mais certains actionnaires institutionnels tirent la sonnette d’alarme. Thomas DiNapoli, trésorier de l'État de New York, s’est montré réservé : "La participation qu’il détient déjà (...) devrait normalement être une motivation suffisante pour susciter sa performance".

Le fonds souverain de Norvège, l’un des dix plus gros actionnaires de Tesla, a également exprimé ses doutes : "Bien que nous reconnaissions la valeur considérable créée sous la direction visionnaire d’Elon Musk, nous sommes préoccupés par le montant total de la rémunération, la dilution et l’absence de mesures pour atténuer le risque lié à une personne clé".

Des objectifs flous, une gouvernance critiquée

Ce plan de rémunération ne fait pas l’unanimité non plus auprès des experts du secteur. Le cabinet ISS, qui conseille de nombreux fonds, déplore des objectifs jugés imprécis. De leur côté, plusieurs trésoriers d’États américains dénoncent, dans une lettre commune, des critères "vagues, manquant d’ambition et dépendants grandement de l’appréciation d’un conseil d’administration non-indépendant"..

L’enjeu est de taille : Elon Musk a laissé entendre qu’il pourrait se désengager de Tesla s’il n’obtenait pas satisfaction. Une perspective redoutée, alors que l’entreprise aborde un virage crucial vers l’intelligence artificielle et les véhicules autonomes. Pour ses partisans, le message est limpide : "Le succès de Tesla et son avenir sont inséparables d’Elon".