abcbourse.com

Emploi des cadres, la tendance s'inverse et les embauches chutent


Actualité publiée le 29/01/25 09:46

Le marché de l’emploi des cadres traverse une période de turbulences. Au premier trimestre 2025, seules 48 % des grandes entreprises envisagent de recruter au moins un cadre, contre 54 % un an plus tôt, selon le dernier baromètre de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). Cette baisse traduit un climat économique incertain et une prudence accrue des employeurs, dans un contexte marqué par des doutes sur l’évolution de l’économie mondiale et des politiques budgétaires en France.

Un repli généralisé des embauches de cadres

La tendance est clairement à la baisse. En ce début d’année 2025, les intentions d’embauche sont en net recul par rapport aux années précédentes. Les chiffres sont sans appel :

  • 48 % des grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire comptent recruter au moins un cadre entre janvier et mars 2025 (contre 54 % en 2024).
  • 14 % des PME envisagent d’embaucher un cadre (contre 18 % en 2024).
  • Seules les TPE enregistrent une légère hausse de leurs intentions d’embauche (+1 point).

« À l’aube de 2025, les intentions d’embauche sont atones », constate l’Apec dans son rapport. Le ralentissement économique mondial, la prudence des investisseurs et l’évolution de la conjoncture nationale impactent fortement le marché de l’emploi.

Un climat économique pesant sur les recrutements

L’année 2024 a été marquée par une forte instabilité politique et budgétaire qui a affecté la capacité des entreprises à se projeter. En décembre dernier, seulement 58 % des entreprises déclaraient avoir une visibilité à trois mois sur leur activité, soit 7 points de moins qu’en décembre 2023.

Lire aussi : Chômage en forte hausse : 3,9 % de plus au quatrième trimestre 2024

Ce manque de prévisibilité a eu un effet immédiat sur l’emploi des cadres. Selon l’Apec, 24 % des cadres interrogés en décembre 2024 se sont déclarés plus inquiets face au risque de licenciement (+3 points en un an). Le moral des cadres est en berne, avec une baisse de 3 points en septembre et de 7 points en décembre.

Les facteurs de cette instabilité économique :

  • Les tensions commerciales mondiales, notamment liées aux politiques protectionnistes des États-Unis.
  • L’évolution de la politique budgétaire en France, avec des incertitudes autour du budget 2025.
  • La consommation des ménages stagnante, pesant sur l’activité des entreprises.

 Le rapport de force s’inverse entre cadres et employeurs

Après plusieurs années de pénurie de talents et de difficultés à recruter, les entreprises reprennent la main dans les négociations avec les cadres :

  • Seulement 18 % des entreprises ont accepté de recruter des profils ne correspondant pas parfaitement aux exigences du poste, contre 23 % en 2023.
  • 41 % des recruteurs ont revu leurs propositions salariales à la hausse en 2024, soit une baisse de 10 points en un an et 15 points de moins qu’en 2022.
  • 55 % des cadres estiment qu’il serait difficile de retrouver un emploi équivalent s’ils venaient à quitter leur entreprise (+5 points en un an).

L’Apec alerte sur un point clé : les demandeurs d’emploi seniors pourraient être particulièrement impactés par ce resserrement des critères de recrutement.

Quelles perspectives pour 2025 ?

Malgré cette conjoncture morose, 13 % des cadres souhaitent toujours changer d’emploi dans les trois prochains mois. Cependant, le sentiment d’incertitude quant à leur capacité à rebondir sur le marché de l’emploi s’intensifie.

Si la tendance actuelle se poursuit, les embauches de cadres pourraient rester sous tension tout au long de 2025. L’évolution du climat économique, tant en France qu’à l’international, jouera un rôle clé dans la reprise (ou non) de l’emploi des cadres.

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :

Actualités relatives

04/11/25 Plus hauts et plus bas des actions depuis 1 an
04/11/25 Valeurs au plus haut et plus bas depuis 5 ans
04/11/25 CAC 40: efface une partie de ses pertes mais reste nettement en rouge
04/11/25 CAC40 : 6ème repli consécutif, volumes toujours très creux
04/11/25 CAC40 : limite largement la casse, le Nasdaq plus résilient que prévu
04/11/25 Le Livret A délaissé, les Français préfèrent désormais l'assurance vie et le LEP