Épargne et défense, voici comment investir via la Bourse, le Livret A ou Bpifrance
Actualité publiée le 21/03/25 11:33
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« Les Français feront ce qu’ils voudront ! » C’est par cette phrase que le ministre de l’Économie Éric Lombard a voulu rassurer. Pas de livret obligatoire ni de taxe surprise, mais un appel au volontariat pour soutenir financièrement la montée en puissance de l’industrie de défense. Un réarmement économique en réponse à un contexte international de plus en plus tendu.
Le 20 mars, sur TF1, le ministre a affirmé que « beaucoup de Françaises et de Français vont vouloir souscrire des produits de défense ». Une affirmation optimiste, même si les sondages disent tout autre chose : 45 % des épargnants y sont favorables… mais autant y sont opposés. Entre scepticisme, patriotisme et quête de rendement, chacun est désormais libre de choisir son camp.
Investir en Bourse dans les géants de l’armement
C’est l’option la plus directe, la plus libre et, parfois, la plus rentable. Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) permet d’acheter des actions de groupes cotés comme Thales, Safran, Dassault Aviation ou Airbus.
Les performances récentes parlent d’elles-mêmes :
- Thales a vu son action grimper de plus de 73 % depuis le début de l’année.
- Safran a progressé de près de 20 %.
Ces groupes versent généralement un dividende généreux : Thales redistribue environ 40 % de son bénéfice net à ses actionnaires. Les valeurs de défense européennes sont désormais les "STARS" du marché des valeurs comme Leonardo, Saab, Thales, Airbus, Rheinmetall et Safran affichent des performances remarquables depuis le début de l'année.
Placer son argent via l’assurance vie
Avec plus de 2 000 milliards d’euros d’encours, l’assurance vie reste le support préféré des Français. Elle s’ouvre désormais aux produits liés à la défense, via des unités de compte (UC). Ces supports, plus volatils que les fonds en euros, permettent d’investir dans des fonds thématiques.
Le gestionnaire d’actifs Tikehau Capital, en partenariat avec Société Générale Assurances, s’apprête à proposer un nouveau support dédié. « Nous sommes en train de mettre en place un projet qui constituera une unité de compte accessible dans les contrats d’assurance vie et les PER », a précisé Henri Marcoux, directeur général adjoint du groupe.
Miser sur le fonds “Bpifrance Défense”
C’est la nouveauté la plus marquante annoncée par l’État : un fonds de 450 millions d’euros, baptisé Bpifrance Défense, sera ouvert à tous les particuliers.
Les conditions sont claires :
- Investissement possible à partir de 500 euros.
- Placement possible en direct ou via assurance vie.
- Fonds bloqué pour une durée minimale de cinq ans.
- Pas de garantie de rendement, ni de sécurité sur le capital.
Le ministre a résumé l’idée en une phrase : « Vous pourrez devenir indirectement actionnaire des entreprises du secteur de la défense. » Mais Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, a tenu à refroidir les ardeurs : « Quand on investit en fonds propres, on peut tout perdre. Ce n’est pas un livret protégé par l’État. »
Le Livret A, un soutien discret mais réel
Les 600 milliards d’euros dormants sur les Livret A et LDDS ne financeront pas directement les missiles ou les avions. Mais près de 60 % de ces fonds sont entre les mains de la Caisse des dépôts, qui peut les prêter à des projets logistiques militaires.
Eric Lombard l’a illustré avec un exemple simple : « Cela peut financer des infrastructures logistiques de l’arrière, comme des casernes. »
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Les 40 % restants, gérés par les banques, participent déjà au financement des PME, y compris celles du secteur de la défense. Sans que les épargnants ne le sachent, une partie de leur Livret A soutient donc déjà cette industrie de manière indirecte.