Faut-il encore investir dans un fonds en euros ?

Alors qu'ils ont été longtemps considérés comme un placement refuge, les fonds en euros sont aujourd'hui critiqués. Du fait de l'inflation et d'un rendement en baisse, de nombreux Français se demandent s'il faut encore les intégrer dans leurs contrats d'assurance-vie. Une mise au point s'impose.

Pourquoi les fonds en euros suscitent-ils le débat ?

Le rendement des fonds en euros connaît une baisse continue depuis plus de 20 ans. On note cependant un léger sursaut depuis 2023, grâce à la hausse des taux obligataires. Ainsi, en 2024, leur rendement moyen était de 2,6 % et les prévisions pour 2025 se situent au même niveau.

L'inflation étant élevée, la sécurité du capital en assurance-vie peut être piégeuse. En effet, même si le capital est garanti, sa valeur réelle diminue. De plus, la gestion très prudente des fonds en euros limite les possibilités de rendement. À noter également que la garantie de capital dépend aussi de la force financière de l'épargnant et que les frais ou les retraits effectués avant terme ne sont pas toujours couverts.

Par quelles garanties l'épargne est-elle protégée ?

L'épargne est protégée malgré tout par des garanties telles que :

• La protection contre les pertes en capital : dans un fonds en euros, l'épargnant n'est exposé à aucun risque en capital puisque c'est l'assureur qui endosse ce risque.
• L'effet cliquet : il permet au rendement acquis sur une année de l'être irrévocablement.
• L'encadrement réglementaire des fonds en euros : la loi française et européenne encadre les fonds en euros de manière stricte. Des règles garantissant un système stable sont par ailleurs imposées par l'ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution).

Quels sont les risques pour les épargnants ?

Depuis 2022 et le début de la hausse des taux, les portefeuilles obligataires sont temporairement moins avantageux en termes de performances. Il existe par ailleurs un décalage entre anciens titres et nouveaux titres qui limite la réévaluation rapide des supports existants.

Les fonds en euros intègrent une large part d'obligations d'État. Cela induit peu de risques à court terme, mais la rentabilité est aussi plus faible. Les performances de l'assurance vie peuvent ainsi être limitées, ce qui réduit la possibilité de contrer l'inflation.

Enfin, la rentabilité des fonds en euros est affectée par la politique monétaire de la BCE. En effet, une baisse des taux limite les rendements futurs. Quant à une hausse, elle peut influer sur la valeur des obligations en portefeuille de manière temporaire.

Y a-t-il des alternatives aux fonds en euros ?

Il existe plusieurs alternatives aux fonds en euros.

Les unités de compte

Les unités de compte permettent un investissement sur des actifs diversifiés tels que des actions, des obligations d’entreprise, de l'immobilier... Les prévisions de rendement sont plus élevées que pour les fonds en euros. Le risque est toutefois plus important et il faut miser sur leur diversité.

Les fonds multisupports

Ils permettent d'associer fonds en euros et unités de compte et sont plus dynamiques. Cette diversification se fait en fonction du profil de l'épargnant, ce qui permet de meilleures performances sur le long terme sans que cela soit trop risqué.

Les fonds euro-croissance

Il s'agit d'une bonne solution pour un investissement à long terme garantissant un rendement plus élevé. Ils sont un compromis entre les fonds en euros et les supports en unités de compte.