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Fraude fiscale : 15 milliards d'euros à récupérer d'ici 2026 pour éviter d'augmenter les impôts


Actualité publiée le 16/04/25 09:40

Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics

Ce n’est plus une chasse au petit fraudeur, c’est une offensive contre une véritable industrie souterraine. Invitée du JT de France 2, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a annoncé une ambition claire pour 2026 : récupérer 15 milliards d’euros de fraudes fiscales et sociales, soit deux milliards de plus qu’en 2024. Une stratégie assumée pour éviter de recourir à une hausse d’impôts, dans un contexte où le gouvernement doit combler un déficit de 40 milliards d’euros.

« L’objectif pour 2026, c’est qu’on encaisse 15 milliards d’euros », a-t-elle déclaré, en rappelant que l’année précédente avait permis de détecter 20 milliards d’euros de fraudes pour 13 milliards effectivement récupérés. Une progression significative par rapport à 2023, où l'État avait récupéré 11,4 milliards, preuve que les dispositifs de contrôle se renforcent.

Une fraude massive et structurée, loin des clichés

Fini le cliché du voisin qui oublie une ligne sur sa déclaration. Pour Amélie de Montchalin, la réalité d’aujourd’hui est bien plus grave : « On est face à une industrie de la criminalité organisée », a-t-elle affirmé sans détour. « Beaucoup de nos dispositifs d’aide, comme MaPrimeRénov’ ou les chèques énergie, ont été détournés par des criminels. »

Elle insiste : « Je veux qu’on continue d’encaisser de l’argent, car c’est de l’argent volé aux Français. » L’idée centrale ? Utiliser la lutte contre la fraude comme un levier budgétaire pour préserver les services publics sans alourdir la charge fiscale sur les contribuables honnêtes.

Pour muscler cette lutte, l’État s’appuie désormais sur une mobilisation plus large : douaniers, agents du fisc, mais aussi Tracfin, qui surveille les flux financiers vers l’étranger. Les méthodes évoluent, les cibles aussi, et l’ambition est désormais clairement affichée.

Un enjeu budgétaire colossal et un pari politique risqué

L’enjeu est de taille. Ramener le déficit public à 4,6 % du PIB d’ici 2026 va nécessiter un effort considérable, comme l’a reconnu Éric Lombard, ministre de l'Économie, évoquant un besoin de 40 milliards d’euros supplémentaires. Une somme que l’exécutif espère en partie récolter sans augmenter les impôts, en redoublant d’efficacité contre la fraude.

« Pendant des années, la fraude, c’était anecdotique. Aujourd’hui, ce sont des enjeux en dizaines de milliards qui sont essentiels aux services publics », martèle Amélie de Montchalin.

Lire aussi : Le gouvernement veut réduire les dépenses publiques de 6% sans couper dans le vif

Le cap est donc fixé : intensification des contrôles, amélioration des outils de détection, et objectif chiffré pour 2026. Mais il reste deux inconnues : la capacité réelle de l’administration à atteindre ces montants, et la résistance potentielle des réseaux de fraudeurs, eux aussi en constante mutation.

Si l’objectif est atteint, le gouvernement pourra se targuer d’avoir réduit le déficit sans toucher au portefeuille des Français. Dans le cas contraire, le spectre d’un tour de vis fiscal pourrait revenir plus vite que prévu.

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