abcbourse.com

Jadot veut que l'Etat reprenne "le contrôle total d'EDF"


Actualité publiée le 16/01/22 15:01

Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, le 7 janvier 2022 à Paris (AFP/Archives/Thomas COEX)

Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a affirmé dimanche vouloir "renationaliser" EDF par un changement de statut, en refaisant un établissement public industriel et commercial (EPIC).

"L’électricité est un bien commun. Il faut renationaliser l’EDF comme un établissement public EPIC", a twitté Yannick Jadot.

"Ce que je veux, c'est qu'EDF devienne un outil stratégique puissant, cohérent, au service de la transition énergétique", a expliqué le député européen au Grand Jury RTL-Le Figaro–LCI.

"Quand l'Etat ferme une centrale nucléaire, on paye des indemnités astronomiques à EDF et aux actionnaires. Aujourd'hui vous avez un opérateur EDF qui, à travers les décisions du gouvernement, est en train de se faire hara-kiri pour que Total et Engie fassent des records de bénéfices et versent des dividendes astronomiques à leurs actionnaires", a-t-il dénoncé.

Selon lui, passer de presque 84 à 100% du capital d'EDF pour l'Etat, ça coûte "autour de 5 à 6 milliards d'euros, c'est beaucoup moins cher".

EDF accumule les déboires alors que le gouvernement lui a demandé d'augmenter de 20% le volume d'électricité nucléaire vendu à prix réduit à ses concurrents cette année, afin de limiter la hausse des prix de l'électricité pour les consommateurs.

Le candidat écologiste demande une commission d'enquête parlementaire après le "fiasco absolu" de l'EPR de Flamanville.

"Personne, pas un ministre, pas un responsable d'EDF n'est devant une commission d'enquête pour justifier des 17 milliards d'euros" de dépassement, selon lui (20 milliards selon la Cour des comptes, contre 3,3 milliards prévus initialement).

"Vous vous rendez compte que 17 milliards, c'est presque le budget de l'enseignement supérieur ? et vous avez des gens qui brassent les milliards d'euros d'argent public sans jamais rendre de comptes", a-t-il déploré.

EDF a annoncé mercredi que le démarrage du réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR en construction à Flamanville (Manche) était repoussé à 2023, en raison notamment de la pandémie de Covid-19, avec à la clé un nouveau surcoût de 300 millions d'euros.

En chantier depuis 2007, l'EPR devait initialement être mis en service en 2012, mais le chantier a été affecté par de nombreux déboires et surcoûts.

EDF a également dû prolonger l'arrêt de certains de ses réacteurs nucléaires où des problèmes de corrosion ont été identifiés et, dans certains cas, l'arrêt se prolongera jusqu'à la fin de l'année.

En meeting à Nantes, le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon a lui estimé qu'il fallait "sortir du nucléaire, pas par idéologie mais parce que c'est dangereux".

A l'inverse, le candidat d'extrême droite Eric Zemmour a réaffirmé sur France 3 qu'il voulait construire 14 réacteurs nucléaires de plus et estimé qu'il fallait "sortir du tarif régulé", estimant que les consommateurs allaient de toute façon payer la limitation des prix de l'électricité par les impôts.

© 2022 AFP

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :

Actualités relatives

26/03/24 EPR de Flamanville: le chargement du combustible repoussé à "mi-avril" au moins, selon l'ASN
22/03/24 "Deux réacteurs par an": le pari très ambitieux d'EDF pour relancer le nucléaire
24/01/24 Nucléaire: nouveaux dérapages de coûts et de calendrier pour l'EPR en Angleterre
17/11/23 EDF: signe un accord avec GE Vernova et Eiffage Énergie
14/11/23 Prix de l'électricité: l'Etat promet de la "stabilité" après un accord avec EDF
14/11/23 EDF: accord avec l'État pour le prix du MWh nucléaire